Hello les filles handi 2.0,

Aujourd’hui, pour mieux appréhender la confiance en soi, pour mieux oser vivre dans ce monde, pour aller de l’avant et vers nos rêves avec confiance, j’ai envie de vous parler de la foi en la vie.

Pas la foi au sens religieux, non. Je préfère simplement le terme foi plutôt qu’espoir, car, à mon sens, il y a une nuance. On entend par exemple dire “ça, c’est l’espoir” ou “cette personne, c’est l’espoir” mais c’est une expression qui m’a toujours mise mal à l’aise. Pourquoi une personne serait plus l’espoir qu’une autre ? Nous sommes tous l’espoir. Et pourquoi serait-ce l’espoir de demain ? Ce mot est souvent exprimé pour un futur idéalisé.

 

Nous avons parfois l’espoir que demain ça ira mieux, l’espoir que cette personne ou ce président sera enfin la solution à tous nos problèmes, l’espoir que ça va aller, mais nous ne souhaitons pas regarder ce qui ne va pas. L’espoir me donne ce sentiment qu’il y a quelque chose ou quelqu’un à l’extérieur de notre être qui rendra le bonheur possible. Or, la paix intérieure se trouve dans le moment présent. Pas dans un idéal, mais bel et bien dans ce qui nous arrive à un instant T. Ce n’est pas toujours joyeux, ce n’est pas toujours facile, c’est parfois même désastreux, mais c’est ça la foi. C’est de se dire qu’ici et maintenant, tout est réuni pour que j’accepte ce que la vie me propose. Je n’ai pas à comprendre pourquoi elle me propose telle ou telle expérience, j’ai simplement à me laisser surprendre et à garder la foi dans le moment présent et dans l’enseignement de la vie. D’ailleurs, contrairement à l’espoir, on ne dira jamais “cette personne, c’est la foi de demain”, non, étant donné que la foi est propre à chacun et qu’elle est intemporelle.

 

 

Un ressenti inexplicable, une expérience qui se vit !

 

 

À l’approche de mes un an, ma mère trouvait que quelque chose n’allait pas dans mon évolution. Les autres lui disaient “mais nooon, arrête de t’en faire, c’est juste une grosse feignasse” ah ah ! Ils m’ont fait faire tous les examens du monde, des trucs de torture que je ne vous raconterai même pas. Lors de mes un an, le diagnostic tombe. Ils annoncent à mes parents que j’en ai pour 8 ans à vivre. Non, aujourd’hui, je n’ai pas 7 ans et demi, j’en ai bien 33 😉

 

L’inconvénient d’un diagnostic posé, ce sont les programmes qui se mettent en place inconsciemment et ce programme est souvent mis en place par des médecins, mais attention, ce n’est pas la faute du médecin, ce n’est de la faute à personne d’ailleurs. Le médecin lui, il fait juste son job, il nous communique des informations. Cependant, s’il commence à rentrer dans des peurs, à être jugeant et à tenter de nous imposer des traitements, pourquoi nous accepterions sans broncher ? Pourquoi on remettrait entièrement notre corps entre les mains de la science ?

La maladie laisse souvent la porte ouverte à la peur, contrairement à la confiance, puis elle envahie doucement notre esprit et nous pousse ensuite à remettre tout notre pouvoir entre les mains d’un potentiel sauveur. En plus, si ça ne fonctionne pas, au moins, on aura un responsable. Pourvu que ça ne soit pas ma faute, mais la faute de l’autre. Alors que la foi… La foi en la vie, c’est ce qui nous permet de rester fidèles à notre corps et à nos ressentis. C’est ce qui permet de pouvoir dire oui à un traitement lorsqu’on a envie de dire oui et de dire non à un traitement lorsqu’on a envie de dire non. C’est également ce qui nous permet d’assumer nos choix peu importe le résultat et ses conséquences à la fin. Ce n’est pas toujours simple, mais c’est magique cette possibilité de vivre…

Écoutons-nous les uns les autres et laissons chacun décider de son destin sans prévoir ou craindre le résultat à la fin. Merci la vie, car ça a très bien fini pour moi, mais ça aurait très bien pu mal finir et ce n’est pas grave. La foi en la vie, c’est aussi savoir que l’on commence à vivre le jour où l’on accepte l’éventualité de mourir.

 

Sachez que je ne suis absolument pas contre les médecins, j’ai au contraire le désir qu’on puisse œuvrer tous ensemble avec plus de sérénité et d’ouverture d’esprit.

 

 

La foi, c’est l’Amour de la vie !

 

 

L’Amour est souvent assimilé au fait d’être en couple ou confondu avec la sexualité. Mais l’Amour, l’Amour avec un grand A, c’est bien plus vaste que cela. Il m’est arrivé de ressentir un frisson rempli d’Amour simplement en regardant un nuage. L’Amour, c’est le contraire de la peur. L’Amour, c’est la confiance, car c’est s’abandonner à la vie elle-même. C’est lâcher prise et oser plonger dans le vide pour aller vers ce que l’on ressent de juste, pour aller vers ce qui nous fait vibrer de joie, et ce, peu importe l’inconfort ou non d’une situation. L’Amour, reste un concept lorsqu’il est intellectualisé. Il existe des outils pour cheminer, mais cela doit finir par être intégré dans l’expérience de la vie, par être ressentis au plus profond de notre être. C’est alors qu’on se rend compte, ô combien il est difficile de mettre des mots sur cet amour, cette foi en la vie que l’on peut ressentir pour toute chose, à chaque instant, et ce, même dans les moments inconfortables.

 

Lorsque je parle de l’Amour de la vie, il arrive qu’on m’accuse de vivre dans un monde bisounours, de ne pas être dans la vraie vie… Mais faut-il constamment parler de la douleur et de ce qui ne va pas dans le monde pour sembler adulte et mature ? Et si, toutes les visions pouvaient se rejoindre ? Et si tout le monde avait raison ? Alors, oui, en effet, il y a des événements atroces sur Terre, en société et à plus petite échelle au sein de certaines familles. J’ai moi-même beaucoup de colère lorsque je vois certaines choses dans les moments de fatigue et de fragilité, mais je garde toujours une vision au long terme, un objectif, une ligne de conduite. Qu’est-ce que je souhaite à la fin, la guerre ou l’Amour ? Lequel des deux, je souhaite continuer à nourrir ? Pas seulement pour moi, mais pour tous ceux qui m’entourent. C’est pourquoi je fais le choix de garder foi en la vie, j’ai la conviction que lorsque l’horreur est visible, elle peut également être une invitation à s’ouvrir toujours plus à la splendeur de l’Amour.

 

Je vais vous donner un exemple à ma petite échelle. Il m’est arrivé, sur plusieurs années, de voir les mêmes événements douloureux surgir dans ma vie. Je suis certaine que vous aussi, il vous est arrivé de voir des événements difficiles se répéter ? Eh bien, au fil du temps, à force d’avancer, à force d’apprendre, à force de tomber, à force de croire en la vie et de la laisser transformer en moi ce qui devait l’être, à force de mettre de la lumière sur mes émotions et de les laisser se dissiper d’elles-mêmes, à force de vivre le moment présent et de comprendre qu’il n’y a pas d’autres choix que de, soit le vivre en martyr soit, au contraire l’accepter, accepter ce que la vie met sur mon chemin.

À force, il m’est arrivé de revivre des événements de la même ampleur, mais plus du tout avec le même effondrement intérieur. C’est là le cadeau de la vie et l’existence de l’Amour ! À mon sens, il est là le secret de la confiance intérieure et de la paix dans le monde. Quand tout va bien, ok, tout va bien, c’est super et c’est important de savoir remercier ces moments-là. Mais lorsque les choses ne vont pas si bien et qu’à la place il y a de la colère, des pleurs et de l’effondrement, toutes ces émotions sont au fur et à mesure remplacées par la patience, la foi et parfois même la joie ! Là, le cadeau est grand. Cela veut dire que nous ressentons cet amour inexplicable, que nous ne sommes plus seuls et que nous n’avons plus besoin de douter de la beauté de la vie selon les événements.

 

 

Garder la foi et sauter dans le vide !

 

 

Si sauter dans le vide est si génial, alors pourquoi en avons-nous tant peur ? Peut-être qu’inconsciemment, il y a ce rapport à la mort qui est parfois compliqué. Mais au-delà de ça, il y a quelque chose de plus accessible avant, quelque chose de plus perceptible. Nous craignons l’intimité. Accepter le vide, c’est accepter de regarder en soi puis d’être dans une réelle connexion avec l’autre. Pourquoi nous en avons peur ? Parce qu’accepter le silence et le calme pour regarder en soi peut être inconfortable, car c’est aussi accepter nos zones d’ombres et les conséquences que cela peut amener.

 

Accueillir le vide nous conduit parfois à sauter dans le vide, à plonger dans l’inconnu. Par exemple, devoir oser exprimer nos besoins ou dire stop à quelqu’un même si nous craignons de vexer ou peur de toute autre chose.

 

Cela peut aussi être la transformation, l’évolution d’une relation professionnelle ou amoureuse tout comme cela peut en être la fin. Regarder en soi peut parfois signer le début d’un conflit, mais c’est une illusion. Le conflit était certainement là bien avant et il s’exprime enfin, il remonte à la surface et dans ces moments-là seul le temps et la foi en la vie nous aide à traverser les tumultes. La vie, c’est un vide et un tout en même temps. C’est une énergie. Mais je vous rassure, plus nous faisons face à nous-même, plus les événements extérieurs nous procurent un sentiment de grande libération. Pourquoi ? Parce qu’à force, nous n’avons plus qu’à nous laisser porter par ce grand flot de vie.

 

Pour ma part, il y a eu 2 ans de ma vie où j’ai vu un bon nombre de thérapeutes pour traverser les épreuves personnelles ainsi que les épreuves de mon couple. Je ne regrette pas une seule seconde car j’ai appris beaucoup de choses sur mon fonctionnement et j’ai pu apprendre encore et encore sur le lâcher prise. À contrario, dans le même temps, j’ai fui le vide, j’ai fui mon écoute intérieure, mais je ne le savais pas encore. J’allais m’en rendre compte bien plus tard. Avec mon ex, nous étions toujours en vadrouille. Une vie soi-disant de rêve, une vie de star, une vie hyperactive, mais avant tout, une vie qui ne laissait plus de place à l’authenticité. À force de ne pas se laisser être, à force de ne pas écouter mon silence intérieur, la vie par amour, m’a mise face à un grand tremblement de terre. Ce jour-là, j’ai eu le choix entre combler le vide, limiter le chaos, rattraper les éclats d’illusion en train de se briser, mettre une couche de plâtre sur mon cœur en train de saigner et barricader mon authenticité ou alors… Profiter de ce chaos pour lâcher prise totalement, faire le vide et enfin entendre cette petite voix qui me disait de plonger dans le néant vers une nouvelle vie inconnue.

Oui, ce fut terrifiant. Mais je l’ai fait. Je m’étais tellement écroulée que ma devise, c’était “un pas après l’autre”. En-tout-cas, à 6 mois de mon mariage, j’ai tout quitté, mon compagnon, le chien, la maison, la nouvelle région, les nouveaux amis, tout. J’ai plongé dans l’inconnu, car, ce que je chéris le plus dans ma vie, et ce pourquoi je vis, c’est l’amour au sens large du terme. Je voulais rester honnête envers moi-même et envers mon ex pour pouvoir continuer à participer, à ma petite échelle, à la paix dans le monde. Et comment cela pourrait-il se produire un jour si nous ne commençons pas par se regarder soi-même avec franchise ?

 

Vous allez me dire : oui, mais quand même, si on peut éviter de se rajouter des situations comme celle-ci ce n’est pas plus mal ! Or, la peur du changement, la peur du lâcher prise et la peur elle-même nous mènent la vie dure.

Vous savez, j’ai beau avoir une foi inébranlable en la vie, je n’aurais jamais cru que ce chaos puisse m’apporter autant de bénédiction par la suite. J’ai l’impression de vivre enfin la vie dont j’ai toujours rêvé sans même avoir à lutter pour ça. L’expression “cadeaux tombés du ciel” porte bien son nom, mais avant ça, il faut parfois plonger au cœur du néant et accepter les aléas du quotidien. La foi en la vie permet cela.

 

La foi en la vie autorise en nous l’accueil du vide (et parfois du chaos, mais ce n’est pas un passage obligatoire à chaque fois.), nécessaire à la création et à la renaissance.

 

Article écrit par France Grandjean

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