Hello les filles,
Pour cet article, nous allons laisser sortir les sportives sommeillant en chacune d’entre nous ! Le sport fait entièrement partie de notre société, que ce soit pour un renforcement musculaire, pour garder la forme, juste pour le plaisir ou encore pour une passion animant notre corps !
De nombreuses femmes en ont fait leur métier, voici quelques exemples d’athlètes dans le milieu du sport et du handisport :
Marie-Amélie le Fur à l’athlétisme dans la peau !
Cette sportive est reconnue dans le monde de l’athlétisme handisport. Depuis 2018, elle est présidente du Comité paralympique et sportif français. Elle a remporté 8 médailles paralympiques, dont 3 d’or ainsi que 12 médailles mondiales, dont 4 titres, mais pas que… Elle détient également le record du monde du saut en longueur et du 400 mètres.
Marie Bochet, une skieuse à 100 à l’heure !
Cette skieuse française est quadruple championne paralympique. N’ayant jamais considéré son handicap comme une faiblesse, elle ne se fixe aucune limite et obtient 4 médailles d’or à Sotchi. Elle s’impose sur 4 disciplines : la descente, le super-combiné, le Super-G et le Slalom géant.
Natalia Partyka, à 14 ans, elle participe au JO à Athènes
Elle gagne trois titres paralympiques en simple dames. Cette sportive handisport est l’une des rares athlètes à participer aux Jeux Paralympiques et Olympiques. Elle défie même des sportifs valides dans différentes compétitions internationales.
Simone Thiero ,une handballeuse qui n’a pas froid aux yeux !
Simone est une ex-handballeuse internationale professionnelle. Elle a été championne de France, et a participé, en 2015, aux championnats du monde avec l’équipe nationale du Congo, et a remporté la Coupe de Guadeloupe.
Ces quatre femmes sont tellement remplies de talents et d’ambition pour se surpasser et viser la lune.
Le média va se focaliser sur Simone Thiero, cette woman de 31 ans, au mental d’acier a une histoire hors du commun ! ParisienneJolly a été étonné d’apprendre qu’elle ait préféré dissimuler son handicap pendant sa carrière de handballeuse. Pourquoi ? Vous allez le découvrir plus en détail, mais revenons deux minutes sur « le sport & handicap » dans notre pays !
Pourquoi en 2024 le sport est encore loin d’être en mode inclusion totale ?
Nous parlons régulièrement dans les médias et autres organismes de sport en essayant de l’associer au handicap, mais si on se penche un peu sur le sujet, nous pouvons observer qu’il y a beaucoup d’efforts à faire pour rendre le sport accessible à tous !
Un des premiers exemples qui nous vient en tête, c’est le fait de voir régulièrement des publicités mettant en avant les bienfaits du sport pour la santé. Ce qui est vrai, mais est-il réellement accessible à toute sorte de handicap ? En France combien de salles de sport sont accessibles à 100 % ? Nous ne parlons pas que de l’emplacement pur et dur, mais plutôt de l’adaptation des machines, des coachs formés au handicap, des vestiaires avec une accessibilité totale, mettre en place une aide humaine pour que les personnes puissent s’installer sans problème, faire des cours de sport adapté aux personnes handi… Il y a quelques salles qui commencent à les être accessibles, mais c’est encore extrêmement timide !
Autre exemple significatif de notre société, les matchs de basket en fauteuil ou autres sports avec des athlètes handi, ils sont 90 % moins diffusés sur nos écrans ! Est-ce moins intéressant que le sport pratiqué par des valides ? À Londres, nous pouvons rentrer dans un pub et voir des personnes être captivées par un match handisport ! C’est encore la différence entre l’esprit anglo-saxonne et nous…
Pour ce dernier exemple, ParisienneJolly est obligé d’aborder en quelques lignes le sujet de l’organisation des JO 2024. Ils font énormément parler d’eux depuis des mois, mais nous n’allons évidemment pas revenir sur la construction à Saint-Denis d’un bassin d’un montant de 174 M d’euros, qui n’accueillera QUE 3 épreuves aquatiques (natation synchronisée, plongeon et phases qualificatives de water-polo) ou de la future baignade de Monsieur Macron et Madame Hidalgo, maire de Paris, dans la Seine, qui a plus la couleur d’un Labrador chocolat que la limpidité d’une eau de source….
Le fait d’organiser un tel événement peut apporter énormément pour le monde du handicap, comme pour ceux organisés à Londres en 2012 (encore un aperçu anglo-saxon) où Monsieur Boris Johnson (alors maire de la capitale britannique) avait fait un énorme travail pour les rendre accessibles à tous !
La France est loin d’avoir fait un véritable travail de fond, vis à vis des Jeux Paralympiques comme d’habitude, nous sommes sur du bricolage.
Cependant, nous espérons que ces JO se passeront au mieux pour le bien-être de tous !
Au début de notre article, nous vous avions parlé de Simone, ancienne handballeuse professionnelle, qui travaille aujourd’hui dans le domaine de la communication visuelle et qui, il y a quelques semaines, a sorti le livre « L’image du sportif parfait ».
Le destin de Simone s’est écrit le jour de sa naissance. Son premier cri, elle le pousse en partie à cause d’un arrachement du plexus brachial qui paralyse son bras droit.
Comme dans 80 % des situations, son handicap est invisible. Pourtant, à force de volonté et de courage, elle embrasse une carrière de handballeuse, jusqu’à atteindre le très haut niveau.
Simone décrit son parcours sans regrets, mais aussi avec toute la lucidité d’une joueuse qui a su tirer le meilleur parti de son histoire, sans céder à la pression mentale exercée par les clubs sur les joueurs professionnels. Son témoignage et celui d’autres sportifs, nous éclairent sur la face cachée du milieu du haut niveau.
Pour le média ParisienneJolly, elle va se dévoiler sur son parcours sportif le temps d’une interview.
Handballeuse à part entière !
1/ Comment as-tu vécu toutes ces années de handballeuse de haut niveau ?
J’ai fait 15 ans de handball, j’ai connu le plus haut niveau en commencent à 10 ans, j’ai passé toutes les étapes d’une handballeuse classique, sélection départementale, régionale, jusqu’à arriver en sport étude à 14 ans. Je signe mon premier contrat à 18 ans en club professionnel et je participe à un championnat du monde au Danemark en 2015. Je suis passée par plusieurs clubs en France métropolitaine, en Guadeloupe et à l’étranger, en Allemagne. J’ai vécu ces 15 ans comme une période assez intense avec beaucoup de rebondissements et de belles surprises.
2/ Pourquoi avoir caché ton handicap pendant toutes ces années ?
Tout le monde voyait que j’avais un problème au bras droit, car j’ai une paralysie du plexus brachial dû à une mauvaise manipulation du médecin qui me casse le bras à la naissance. Que ce soit dans le sport ou en dehors, je ne parlais pas du tout de Handicap. Je ne voulais pas d’une étiquette et que l’on me ferme les portes du haut niveau comme certains sportifs que j’ai connu plus jeune dont la différence se voyait plus que moi. Ces sportifs, je ne les ai plus jamais revu dans le monde du haut niveau malgré leur niveau de jeu.
3/ Quels ont été tes meilleurs et moins bons moments dans ce milieu ?
J’ai beaucoup aimé la période du sport étude, c’est l’époque où j’étais très jeune, insouciante, passionnée par ce sport, l’envie de progresser. Une fois pro, on doit être rentable, nous sommes traités comme des produits toujours en recherche de performance. En étant dans le monde professionnel, j’ai perdu la passion, le coté fun avait disparu et ça ressemblait plus à un travail.
4/ Si tu devais le refaire, changerais-tu des choses en particulier ?
Je n’aurais rien changé sur mes choix de clubs et sur le fait de ne pas avoir parlé de mon handicap mais je pense que j’aurais moins accepté certaines choses qu’on impose à des jeunes joueurs, comme des salaires très bas et de mauvaises conditions de vie.
5/ Pour toi le mot « handicap » freine-t-il la progression dans le sport ?
Dans la conscience des gens, un handicap c’est quelque chose de lourd. Personne n’est sensibilisé au fait que 80 % des situations sont invisibles.
Dans le monde du sport, les staffs ne sont pas formés pour gérer des différences, donc je pense qu’ils ne veulent pas se fatiguer avec ce genre de profil.
L’image du sportif parfait !
1/ Pourquoi avoir écrit ton livre « L’Image du sportif parfait » ?
J’ai arrêté le hand assez jeune, à 25 ans. Donc j’ai commencé à avoir beaucoup de questionnement : pourquoi tu as arrêté ? Tu es jeune ? Quel gâchis ? Et je me suis rendu compte que ça intéressait vraiment les gens de savoir pourquoi j’avais arrêté. Car je n’avais jamais parlé de mes soucis de santé. Deux ans après mon arrêt, je sors du silence en expliquant mon handicap et l’aggravation sur mon bras gauche. J’en profite également pour parler des dessous du sport de haut niveau.
2/ Peux-tu nous en faire un petit résumé ?
Récit sur la santé physique et mentale chez les sportifs de haut niveau. Avec plusieurs témoignes de champions du monde, olympique… qui parle de dépression. Je reviens sur mon parcours de handballeuse après avoir effectué toute ma carrière dans le secret de mon handicap. Le titre, c’est l’image du sportif parfait, car on arrête de se cacher derrière cette image du sportif parfait et on témoigne pour révéler la réalité dans le monde du sport de haut niveau.
3/ Y a-t-il un manque d’accompagnement des entraîneurs vis-à-vis des athlètes handi ?
Je ne connais pas le monde du handisport, j’ai toujours été avec les valides et il n’y avait aucun handi avec nous, car les portes leur sont fermées bien avant le monde professionnel.
4/ Avec ce livre, souhaites tu faire évoluer les mentalités au niveau sportif ?
Ce livre m’a servi de thérapie, car tout au long de ma carrière, je n’ai jamais raconté toutes les péripéties que j’avais vécues dans mes clubs. Le monde du handisport avance dans le bon sens, mais il n’y a toujours rien pour les handicap invisibles dans les sports collectifs, j’aimerais donc la création de ce genre d’équipe dans le futur.
5/ Est-ce que durant toutes ces années, on s’est moqué de toi ou il y avait un côté bienveillant ?
Vu que je n’ai jamais dit le mot handicap, je n’ai jamais eu de bienveillance. Beaucoup de réflexions et de moqueries dans certains clubs. Aujourd’hui le fait d’avoir parlé de mon handicap, je pense que beaucoup restent bêtes. Et beaucoup sont admiratifs de mon parcours.
Un grand merci à Simone d’avoir pris quelques instants pour répondre à nos questions, cette woman au parcours remarquable nous prouve que sa petite particularité en plus ne l’a jamais arrêté bien au contraire !
Nous sommes persuadés qu’un jour notre pays sera totalement inclusif et que les athlètes comme Simone n’auront plus besoin de cacher leurs petites particularités en plus !
Prenez soin de vous les filles.
Livre : L’Image Du Sportif Parfait
LinkedIn : Simone Thiero
Crédits photo : Vincent Kéfif, David Chofardet
Article écrit par Sandrine Ciron