L’homosexualité, ce n’est pas une identité. Je pense que le désir et la sexualité ne sont pas dissociables de l’amour.
Nina Bouraoui
Hello les filles,
Comme vous le savez déjà sur le média ParisienneJolly, nous sommes sans filtre et les sujets sur la féminité, sexualité des women handi sont abordés de manière totalement naturelle !
Une fois n’est pas coutume dans ce nouvel article, les maîtres mots vont être : amour, sexualité, homosexualité, handicap ….
Le sujet de l’homosexualité nous tient vraiment à cœur, car chaque personne devrait vivre sa sexualité comme elle le souhaite.
Que l’on soit hétéro, bi, gay, lesbienne… On « s’en fout ! », l’important, c’est d’être bien et épanoui dans ses relations amoureuses !
Si vous souhaitez des éclaircissements sur certaines situations comme …
- La recherche de votre orientation sexuelle
- La peur de faire votre coming out
- Vous n’êtes pas à l’aise avec votre handicap et votre sexualité
Alors la suite de l’article est faite pour vous 😉
On le sait toutes, être une woman handi peut être compliqué, entre nous prendre au sérieux dans le monde professionnel, trouver l’amour, se faire draguer, avoir une sexualité… Alors si on rajoute à ça son orientation sexuelle vers une personne du même sexe c’est susceptible de rajouter une difficulté supplémentaire !
L’homosexualité et le handicap sont peu abordés, pourtant être handi ne signifie pas que l’on soit asexué ou hétéro, n’est-ce-pas les girls ?
Nous allons être cash, être lesbienne et handi veut dire double discrimination, car les deux sujets sont encore tabous pour la société actuelle ! Et pourtant, cela pourrait être simple pour que chaque être ait le droit de vivre comme il le souhaite !
Pour ce sujet, nous avons le plaisir d’en parler avec Julie et Anaïs, en couple depuis 3 ans, assumant pleinement leur homosexualité en toute simplicité.
Julie and Anaïs…
1/ Qui sont Julie et Anaïs ?
Moi, c’est Julie, j’ai 32 ans, j’aime voyager, découvrir de nouvelles choses, je suis tétraplégique incomplète à la suite d’un accident de voiture que j’ai eu en 2018.
Je suis Anaïs j’ai 29 ans, je suis passionnée par la culture japonaise, j’aime voyager, aller à des concerts et je suis en couple avec Julie depuis bientôt 3 ans.
2/ Et si vous nous en disiez davantage sur vos professions.
Je dis tout le temps que je suis à la retraite (Haha), mais je suis en invalidité niveau 3 et mon handicap entraîne beaucoup de problèmes de santé qui ne me permettent pas de travailler (Julie)
De mon côté je travaille dans la restauration (Anaïs)
3/ Depuis combien de temps êtes-vous ensemble ?
Cela va faire bientôt 3 ans, mais on a l’impression que c’était hier.
4/ Comment vous êtes-vous rencontrées ?
Ça fait souvent rire, mais on s’est rencontrées sur Tinder, ça a matché, Julie est venue me parler et au bout de quelques messages elle m’a avoué son handicap. Le lendemain, on s’est vu et depuis on est inséparable, on peut dire qu’on a eu un coup de cœur l’une pour l’autre.
5/ Quelles sont les choses que vous aimez faire en couple ?
On aime voyager, découvrir de nouveaux endroits à deux. Quand on s’est connus, c’était juste après le confinement et on s’est dit qu’on allait découvrir la France, mais en vrai Julie connait déjà tous les endroits qu’on a visité (Haha)
On aime aller au cinéma, au restaurant, faire des balades avec notre chienne, jouer à la Play ensemble, profiter de la vie tout simplement.
En mode cash !!!
1/ Comment vivez-vous le regard extérieur vis-à-vis de votre vie de couple ?
Très bien, on n’a jamais eu de remarques, les gens viennent nous parler, Julie est très sociable elle parle facilement avec les autres, moi je suis un peu plus réservée.
2/ Quels seraient vos conseils pour des jeunes femmes craignant de faire leur coming out ?
On voudrait leur dire que le coming out n’est pas une obligation, si tu ne te sens pas en sécurité ne le fais pas. Après tous les coming out ne se passe pas mal et on pense qu’il est important de vivre en accord avec soi-même.
3/ A votre avis quelles seraient les choses à changer en France pour améliorer la vie des gays, lesbiennes, transgenres… ?
Je pense que la France a énormément de travail à faire pour améliorer la vie des LGBTQIA, on a l’impression que l’homophobie revient au galop. Comme amélioration il faudrait que le personnel soignant soit formé à accueillir les personnes transgenres qui sont souvent discriminées, mégenrées dans le milieu médical, il faudrait davantage de lieux safe pour la communauté.
4/ Anaïs, que dirais-tu à une personne valide ayant des préjugés pour avoir une relation amoureuse avec une femme handi ?
Je lui dirai qu’avant d’être handicapée, c’est une personne avant tout. Je ne vais pas mentir le handicap de Julie m’a fait peur au début, mais dès que je l’ai rencontré je n’ai plus vu son fauteuil, j’ai juste vu une femme souriante avec les yeux pétillants. Il faut s’écouter et laisser une chance à la personne, c’est peut-être le début d’une grande histoire.
5/ D’après vous dans notre société parle-t-on assez des femmes en situation de handicap ?
Clairement pas, le handicap est encore très tabou dans notre société, et je pense que c’est plus difficile pour une femme d’accepter et de vivre avec un handicap contrairement aux hommes qui ont plus de facilité à devenir autonomes, j’ai l’impression. En France il y a énormément d’endroits non adaptés, il y a beaucoup de travail à faire pour l’accessibilité des lieux.
Les femmes sont invisibilisées, il suffit de regarder le nombre d’influenceurs “handi” sur les réseaux, finalement il n’y a que très peu de femmes qui en parlent. J’aimerais voir davantage de femme comme moi.
6/ Si vous aviez la possibilité de changer quelque chose vis-à-vis des femmes handi, qu’est-ce que ce serait ?
J’essaie de changer les choses à mon niveau, c’est pour ça que l’on a créé cette page Instagram, on voulait montrer qu’on existe, qu’on est un couple comme les autres et que ce n’est pas ton fauteuil qui t’empêche de faire ce dont tu as envie. Tout est possible quand c’est adapté, et quand ça ne l’est pas il y a toujours quelqu’un pour t’aider, avec de l’autonomie, tu peux faire ce que tu veux.
7/ En 2023 pensez-vous que les gays, lesbiennes sont bien inclus dans notre pays ?
On pense qu’il y a encore pas mal de choses à changer, mais à notre avis les personnes LGBTQIA sont mieux incluses que les personnes handis, malheureusement l’homophobie est toujours présente et les agressions restent courantes.
8/Chez ParisienneJolly on aime beaucoup la façon dont Bilal Hassani assume son image malgré les haters. Que pensez-vous des personnes qui s’acharnent sur lui ?
On n’est pas très fan de Bilal (Haha) on préfère la chanteuse Hoshi, qui a elle aussi subi beaucoup d’harcèlement suite à son passage aux Victoires de la Musique où elle a embrassé une danseuse à la fin de sa chanson Amour Censure, c‘est vraiment honteux qu’en 2023, on harcèle des gens par rapport à leur identité, à leur genre ou orientation sexuelle, le harcèlement doit être puni quel qu’il soit.
En toute intimité !
1/ Si on vous dit mariage, quelle est votre première réaction ?
On a hâte, c’est prévu, mais on attend pour pouvoir nous payer le mariage de nos rêves, mais on a très envie de se marier.
2/ Pensez-vous avoir des enfants dans le futur ?
Quand on s’est rencontrée, c’était le rêve de Julie, mais au fil du temps ça a changé, ce n’est pas une priorité, on trouve qu’un chien ça suffit (haha). Les enfants, ce n’est vraiment pas dans nos projets futurs.
3/ Dites-nous la chose que vous adorez chez l’une et l’autre ?
Ce que j’adore chez Anaïs, c’est qu’elle est toujours partante, quand je lui propose quelque chose, j’adore quand elle me cuisine de bons petits plats, elle me fait toujours beaucoup rire. Je découvre plein de nouvelles choses grâce à elle. Et de mon côté, ce que j’aime chez Julie, c’est son soutien sans faille, quoique je fasse elle est là et elle me tire vers le haut, elle me pousse à sortir de ma zone de confort, j’adore tout ce qu’on a fait ensemble et j’ai hâte de continuer.
4/ Si on vous dit « la soirée parfaite en amoureuse », à quoi ressemble-t-elle ?
La soirée parfaite serait de me surprendre avec un décor romantique si possible en voyage, dans une ville que l’on ne connaît pas, à prendre un bain à deux pour finir sur un très bon repas et le reste je vous laisse imager.
Pour finir cette interview, avez-vous quelque chose à dire aux lectrices de ParisienneJolly ?
Pour moi le handicap n’est pas une tare et pour moi qui ai passé plus de 7 heures bloquée dans ma voiture, fait un séjour dans le coma plus récemment avec un pronostic vital engagé, on se rend vraiment compte que la vie est plus que précieuse et que si malheureusement la vie nous met des étapes, notamment le handicap, il faut vivre sa vie à fond et réaliser tous ses rêves même si c’est plus difficile, mais rien n’est impossible et surtout ne pas avoir de regret !
Un grand merci à Julie et Anaïs de nous avoir parlé d’un petit bout de leur vie. Chez ParisienneJolly nous sommes convaincus que ce beau couple est un véritable exemple pour faire comprendre que l’on soit handi, valide, gay, bi, trans … la chose primordiale est d’être bien avec sa moitié, d’être bien dans ses baskets !
Alors, ne craignez pas vos envies, vivez juste votre vie comme vous souhaitez et ne tenez pas compte des avis extérieurs !
Prenez-soin de vous les women 2.0 !