Salut les filles !

Bientôt la fin de l’année, synonyme de fêtes et de réunion familiale pour certaines, en tout cas toujours une période particulière !

Personnellement, j’ai toujours une pensée pour les gens seuls à cette période…

Dans mon cabinet, les femmes se pressent -vite, vite, vite- faire la sacro-sainte consultation gynécologique avant la fin de l’année, entre deux achats de Noël et les interrogations sur le choix de la bûche : glacée ou à la crème au beurre ? Exotique ou plus classique pour Tata Raymonde ? Mais aussi dinde ou chapon ? Et que va manger la petite dernière végan ?

Pour moi, fille de janvier, c’est l’approche d’une nouvelle bougie, la cinquante quatrième déjà ! Et qui dit plus de 50 ans dit…ménopause !

Eh oui, aujourd’hui je lâche l’équivalent d’un gros mot dans notre société.

Même s’il me semble que je peux plus ouvertement parler de ma ménopause que ne le pouvaient ma grand-mère et/ou ma mère !

 

 

Alors c’est quoi la ménopause ?

 

 

Elle se définit par l’arrêt permanent des menstruations résultant d’une insuffisance ovarienne, liée au vieillissement. En pratique, c’est 12 mois sans règles sans cause évidente.

Le diagnostic est toujours clinique et à postériori, donc jamais biologique : il est inutile et coûteux de faire doser les hormones sexuelles sauf avant 40 ans en cas de doute sur une ménopause précoce !

L’âge moyen en France, c’est 51 ans.

En France toujours, elle concerne 14 millions de femmes et 500 000 par an y entrent ! Malgré ce grand nombre et comme disait Patrick (Juvet hein, pas Bruel !) où sont les femmes – de plus de 50 ans dans l’espace public ? Politique ? Cinématographique ? Je ne te parle même pas de la femme quinqua handi… enfin ça, c’était avant ParisienneJolly et son espace de parole !!!!!

 

Allez, je reviens au sujet…

Juste avant la ménopause, il y a un stade de transition appelé préménopause vers 45 ans. Pour celles qui ont la réf, c’est comme le Canada Dry !

Pendant cette phase, des symptômes vont alterner en fonction du taux d’œstrogènes :

  • Quand il y a trop d’œstrogènes : douleurs mammaires, pesanteur pelvienne, prise de poids, irritabilité, angoisse.
  • Quand il y a trop peu d’œstrogènes : bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, baisse de la libido.

Les cycles menstruels vont d’abord se raccourcir puis s’allonger avant de disparaître complétement.

La durée de la préménopause est variable selon les femmes de 5 à 10 ans en moyenne ! La ménopause quant à elle se traduit par une multitude de symptômes qui peuvent être isolés ou bien s’additionner les uns aux autres !

Vous allez voir ça fait rêver !

Des bouffées de chaleur avec des sueurs nocturnes pouvant entraîner des insomnies.

La peau s’affine et devient plus fragile.

Diminution des glandes sudoripares et de la pilosité axillaire (sous les aisselles) et pubienne.

Augmentation des risques cardiovasculaires : hypertension artérielle, hypercholestérolémie, hypertriglycéridémie, prise de poids.

Ostéoporose rendant les os plus fragiles.

 

 

Mais aussi…

Un potentiel changement d’aspect de la vulve lié à une moins bonne élasticité.

Une sécheresse des muqueuses.

Des troubles urinaires comme une envie fréquente d’aller uriner, notamment la nuit, voire une incontinence urinaire.

Une diminution du volume des seins.

Quel programme, n’est-ce pas !

 

En fait, la ménopause, c’est un peu comme l’adolescence, il faut y être préparée, sortir des tabous, des idées reçues, des représentations sociétales…et alors handi ménopausée, je n’ose même pas imaginer ce que cela évoque dans la tête des gens !

 

Remarque, notre société validiste n’imagine pas une femme handi avec une sexualité, alors peut-être que la différence n’est pas flagrante avec une femme en situation de handicap ménopausée !

 

La consultation gynéco à la ménopause reste indispensable pour une bonne santé.

Elle va permettre d’accompagner cette transition, ce passage vers une vie sans règles qui parfois nous ont bien embêtées tout au long de notre vie. Toujours avoir une pensée positive sur un sujet qui peut sembler négatif : ça marche pour tout !

Si tu as lu mon article sur le suivi gynécologique de prévention, tu sais presque tout, mais je fais quand même un petit rappel !

La consultation recueille toutes les infos sur qui tu es, où tu vis, avec qui (on est très curieux-se !). Et puis aussi tous les antécédents médico-chirurgicaux éventuels, les traitements, les spécialistes qui te suivent. Enfin les antécédents familiaux notamment les cancers et les maladies cardio-vasculaires (type infarctus, AVC…).

Les dépistages organisés à la ménopause se poursuivent :

– le cancer du col de l’utérus tous les 5 ans jusqu’à 65 ans

– le cancer du sein par mammographie tous les 2 ans jusqu’à 74 ans en plus de la palpation mammaire

Va se rajouter le dépistage du cancer du côlon à partir de 50 ans tous les deux ans jusqu’à 74 ans.

Cette consultation va permettre de repérer les facteurs de risques cardio-vasculaires, ce qui est essentiel, car les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité des femmes en France ! Pour cela, on recherche une obésité, un diabète, une hypertension artérielle, une anomalie biologique (hypercholestérolémie).

On va pouvoir prodiguer des conseils hygiéno-diététiques sur le bien manger, l’alcool, le tabac, l’activité physique.

On parle aussi santé sexuelle : la femme ménopausée n’est pas périmée, je vous l’assure ! Sachez qu’une activité physique de quelque nature qu’elle soit – masturbation comprise donc – permet une diminution des symptômes uro-gynécologiques précédemment décrits tel que la sécheresse et l’atrophie ! Si ce n’est pas une bonne nouvelle ça, je ne m’y connais pas ! Pour celles qui n’ont pas de partenaires, penser sextoys, ça fait très bien l’affaire, mais pas le petit déj par contre !

 

 

Alors, comment bien vivre sa ménopause ?

 

 

En parler à sa sage-femme ou à son médecin pour anticiper ! Bien noter ses règles en période de préménopause. Avoir une activité physique adaptée et régulière. Limiter le tabac, l’alcool, les excitants qui peuvent augmenter les bouffées de chaleur. S’habiller par couches pour pouvoir se dévêtir si besoin.

Couper le chauffage la nuit, laisser les fenêtres entrouvertes si l’on n’a pas d’animal domestique fugueur…

Essayer l’acupuncture, l’hypnose en cas de mal-être. Faire de la rééducation uro-gynécologique si nécessaire et possible. Hydrater sa vulve au quotidien, je ne le dirais jamais assez (huile de jojoba ou acide hyaluronique).

Et si les symptômes sont trop invalidants prendre un traitement hormonal substitutif si l’on n’a pas de contre-indications.

Vous l’avez compris, la ménopause n’est pas le truc horrible que l’on nous sert depuis des siècles !

Comme toujours dans une vie, la nouveauté peut effrayer tout comme l’inconnu ou l’étranger…

Il faut donc s’informer et surtout être bien accompagnée.

Ça y est, tu sais tout et tu vas pouvoir porter la bonne parole !

 

Article écrit par Laure Senemaud Carriquiry

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