Salut, les filles !

Me revoilà avec un article gynéco. Je vais vous parler aujourd’hui de dépistage. En gynéco, il y a les dépistages des cancers, mais on peut aussi dépister les infections sexuellement transmissibles ! Je vous rappelle que les consultations gynécologiques dites de prévention peuvent être réalisées certes par un-e gynécologue, mais aussi par un-e médecin généraliste ou une sage-femme.Libre à nous de choisir le/la praticien-ne qui va nous accompagner pour ces sujets intimes qui requièrent bienveillance, respect et confiance.

 

Le dépistage organisé des cancers gynécologiques !

 

 

Il concerne deux cancers : celui du col de l’utérus et celui du sein.

Le dépistage du cancer du col de l’utérus

On dépiste en France environ 3000 nouveaux cas de cancer du col par an et il est responsable de 1000 décès. C’est le 12ème cancer féminin le plus fréquent en France. Le dépistage est réalisé à partir de 25 ans et jusqu’à 65 ans. Jamais avant 25 ans ! Si l’on vous dit le contraire, fuyez les filles. Le cancer du col de l’utérus est principalement dû à la présence prolongée du papillomavirus (HPV). Son dépistage consiste à réaliser un prélèvement au niveau du col de l’utérus au fond du vagin, le plus souvent en mettant un spéculum. Les modalités ne sont pas les mêmes avant et après 25 ans.

 

 

Le premier dépistage, à 25 ans, a pour but de rechercher des anomalies au niveau des cellules du col de l’utérus. S’il est négatif, il sera renouvelé un an après, puis 3 ans après. Ces anomalies peuvent indiquer des lésions pré-cancéreuses voire cancéreuses.

En théorie les premiers frottis cervico-vaginal pour le dépistage du cancer du col de l’utérus ont lieu à 25, 26 et 29 ans. Si le premier frottis n’a pas lieu à 25 ans, mais toujours avant 30, il en faut bien deux normaux à un an d’intervalle pour espacer.

À partir de 30 ans on passe à la recherche d’HPV directement et si c’est négatif, le dépistage s’effectue tous les 5 ans. 5 ans ça te paraît long ? C’est OK, pas d’inquiétude à avoir ! Et s’il y a une anomalie me direz-vous ? Pas de panique, le cancer du col est un cancer à évolution lente (10 à 20 ans).

Entre 25 et 29 ans s’il y a une anomalie au frottis, un-e gynécologue spécialisé-e réalisera une colposcopie avec une biopsie si cette dernière est anormale.

Après 30 ans, si on retrouve un ou plusieurs HPV, le laboratoire va réaliser une cytologie réflexe afin d’étudier les cellules (comme pour un frottis) si elle est normale on refera une recherche d’HPV à un an et si elle est anormale on va réaliser une colposcopie.

Et la colposcopie qu’est-ce que c’est ?

Elle permet de visualiser des lésions éventuelles après coloration avec un colposcope, sorte de microscope. Elle nécessite la mise en place d’un spéculum et n’est pas douloureuse.

Le papillomavirus responsable des cancers du col de l’utérus (mais aussi de cancers ORL et anal) est l’IST (infection sexuellement transmissible) la plus fréquente et est extrêmement contagieux. La plupart des individus guérissent spontanément et d’autres non. Le préservatif n’empêche pas sa transmission…

Il existe un moyen de prévention très efficace : la vaccination. Le vaccin est destiné aux adolescent-es dès 11 ans et jusqu’à 19 ans (26 ans pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes). Cette vaccination recommandée, mais non obligatoire, est prise en charge par l’assurance maladie à hauteur de 65 % mais ne dispense pas de réaliser le dépistage du cancer du col.

L’Australie aura éradiqué le cancer du col d’ici 2035 grâce à une politique vaccinale bien menée !

 

Alors n’hésitez plus, vaccinez-vous si vous en avez l’âge et faites passer le mot !

Le frottis, la colpo, tout ça… beaucoup d’entre nous ont la trouille, se mettre nues, s’installer, la position… la douleur potentielle… d’où l’intérêt de préparer cette consultation en amont : le bon endroit, la bonne personne. Faire une consultation blanche, c’est-à-dire sans examen si nécessaire pour la confiance et je vous assure, c’est possible que ça se passe bien !

 

 

Le dépistage du cancer du sein

 

Le cancer du sein est le cancer féminin le plus fréquent en France. Environ 60 000 nouveaux cas par an. Il tue environ 12 000 femmes par an. Le dépistage dont je vais te parler concerne les femmes sans facteurs de risque, ni personnels ni familiaux. Son dépistage commence par l’auto-palpation, idéalement une fois par mois à distance des règles. Le but n’étant pas de faire un examen médical, mais de connaître ses boobs ! On commence à 25 ans.

On cherche quoi ? Un aspect, un toucher, un écoulement, une couleur anormale ou inhabituelle.

Comment : on regarde face à un miroir pour commencer avec et sans mouvement des bras.

Puis on va faire le tour de chaque sein main à plat ou en touche de piano et ce jusqu’à sous les aisselles à la recherche de ganglions. On peut retrouver une masse inhabituelle, dure ou non, mobile ou pas.

Ce qui doit faire consulter est avant tout un changement dans un ou les deux seins.

Pour t’aider, des petits citrons :

 

Le deuxième volet du dépistage est l’examen clinique par un-e professionnel-le de santé une fois par an : gynécologue, médecin généraliste ou sage-femme. Cet examen se veut minutieux et complet ! À la moindre anomalie le/la professionnel-le pourra prescrire une échographie et/ou une mammographie pour compléter l’examen et lever ses doutes.

Le dépistage organisé par mammographie commence à 50 ans pour la population générale (sans facteurs de risque) et est proposé tous les deux ans.

Chaque femme concernée reçoit une invitation par voie postale lui signifiant qu’elle peut se rendre dans un centre de radiologie agréé (liste fournie dans le courrier) pour réaliser une mammographie qui est prise en charge à 100 % sans avance de frais. L’échographie, elle, bien que conseillée, n’est pas prise en charge à 100 %.

Les clichés bénéficient de deux lectures, l’une par le/la radiologue qui la réalise et l’autre par un-e radiologue spécialisé-e du centre territorial de dépistage de ton département.

Plus le diagnostic est précoce, meilleur est le pronostic alors ne néglige pas tes seins ! Et puis n’hésites pas à te les faire palper par ton/ta partenaire si tu en as un-e… Si tu as des antécédents familiaux parles-en à la personne qui te suit et qui te proposera un suivi adapté !

 

 

Le dépistage des Infections Sexuellement Transmissibles (IST)

 

En dehors des HPV, il existe d’autres IST qui sont, pour certaines, en recrudescence en France.

Il existe deux types de dépistage :

à  en réalisant une sérologie à partir d’un prélèvement sanguin : HIV, syphilis, hépatite B +/-, hépatite C

à en recherchant directement les bactéries dans un prélèvement vaginal ou urinaire : gonocoques, chlamydiae, trichomonas

Quand se faire dépister ?

  • Au moins une fois entre 15 et 25 ans.
  • En cas de test négatif et de rapports sexuels non protégés avec un nouveau partenaire à renouveler chaque année
  • Dans des situations particulières : multi-partenariat, partenaire avec une IST, 3 à 6 mois après un traitement d’une IST
  • Et bien sûr à chaque moment de ta vie où tu as un doute !

 

Où se faire dépister ?

Le dépistage peut se faire dans les laboratoires d’analyses médicales avec une ordonnance ou non, dans les centres de planning familial, les centres de dépistage anonyme et gratuit, les CeGIDD. Ces dépistages sont gratuits et ne nécessitent pas d’ordonnance jusqu’à 26 ans dans tous les lieux de dépistage ! Dans les virus, on retrouve : le VIH, l’hépatite B, la syphilis et l’hépatite C.

À part l’hépatite C qui ne se transmet que par le sang, les 3 autres se transmettent par les fluides corporels : sang, sperme, liquide pré-séminal, sécrétions vaginales ET salive pour l’hépatite B !

Bonne nouvelle, en cil existe un vaccin contre l’hépatite B très efficace que l’on peut réaliser à l’âge adulte et qui est pris charge.

Les délais de séroconversion après contamination varient de 2/3 semaines à plusieurs mois, d’où l’intérêt des contrôles ! Un traitement (long) permet de guérir de la syphilis. Pour les 3 autres il n’en existe pas qui permette la guérison, seulement de « vivre avec ».Dans les bactéries, on retrouve essentiellement le Chlamydia Trachomatis, le Gonocoque et le Trichomonas. Elles se transmettent par rapport sexuel vaginal, anal ou oral.

Les infections peuvent passer inaperçues d’où l’intérêt de se dépister en cas de rapport à risque, elles peuvent en effet entraîner une infertilité si non prises en charge. Des traitements existent pour en guérir ! Pour ce dépistage, c’est soit un prélèvement vaginal en auto-prélèvement si c’est possible pour toi, soit une recherche urinaire. Le seul moyen de se protéger de ces IST est le préservatif pour tous les types de contamination. Et le mec qui ne veut pas en mettre parce qu’il ne sent rien… parce qu’il est clean… parce qu’il n’y en a pas à sa taille… ou tout autre raison, qu’il aille se faire dépister avant de passer à des actes pénétratifs quels qu’ils soient ! PAS DE NÉGOCIATION POSSIBLE LES GARS !

Là aussi pas toujours facile de dire non… mais rappelle-toi que tu es forte, que tu décides et que tu ne vas pas choper une chaude pisse juste parce qu’il n’a pas envie de mettre une capote ! Alors même si on ne peut pas partir en courant, on se casse quand même ! Handigirl Power, toujours !

Article écrit par : Laure Senemaud-Carriquiry

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