Hello les filles,

Et si pour cet article, on s’évadait un peu avec une Indiana Jones ?

Jo’Z est une woman handi n’ayant pas froid aux yeux, bien au contraire. Elle a fait de sa petite particularité en plus une véritable force au fil du temps. Cette suissesse à roulettes, accro aux sensations fortes et fan d’évasion à travers le monde, a mis tout en œuvre pour réaliser un de ses rêves les plus crazy …. Elle est partie à la découverte d’une trentaine de pays en conduisant son van ou plutôt « Goldorak » comme elle adore le surnommer !

 

Mais qui se cache derrière cette Indiana Jones des temps modernes ?

 

Joelle Philibert, appelée Jo par ses proches, a 44 ans, mais comme elle le dit si bien, elle a la folie de ses 20 ans. Aimant la nature, le cinéma, les jeux vidéo, l’univers de science-fiction, l’Heroic Fantasy, la musique, l’art, découvrir, voyager. De retour de son périple, elle se lance dans l’écriture de son livre, racontant l’histoire incroyable de ses voyages : « Jo’Z les routes de la vie ». Étant une woman divorcée, elle a tourné cette page de sa vie. « Je m’en suis remise, mon cœur est pris et je suis une femme épanouie. »

Sa vie est plutôt bien remplie !! Vous ne trouvez pas les filles ?

Joy’Z nous fait le plaisir de répondre à notre interview. Vous allez découvrir une nana comme les autres, avec cette petite folie en plus, ce goût prononcé pour l’aventure ainsi que son road trip juste incroyable !

 

 

Les routes de la vie !

 

 

1/ Peux-tu nous en dire davantage sur ton livre « Jo’Z Les routes de la vie » ?

Tout commence par une histoire d’amour à la fin de mon adolescence, le lecteur est directement plongé dans cette période de ma vie. Il découvre mes rêves de voyages à travers mon caractère, ma vie. Puis, je l’emmène dans mes bagages. C’est mon histoire, de jeune fille, de femme, de divorcée, d’aventurière, d’humaine qui aime la vie et qui n’a jamais voulu croire aux limitations que d’autres lui donnaient à cause de son handicap.

2/ Tu as traversé en van lEurope et lAmérique du Nord. Quels sont tes 3 moments les plus marquants ?

Le tout premier, l’obtention du permis de conduire le tout premier défi ! La nuit étoilée dans le désert en face de Monument Valley, regarder les mammifères marins depuis la baie du St Laurent au Canada, et la première fois en Espagne où je me suis perdue avec le GPS et qu’on a dû improviser de dormir à la sauvage. Ce sentiment de liberté était jouissif. Et je rajouterai un 5ème… Lorsque j’ai pu enfin récupérer mon van à New-York (un chapitre palpitant qui explique bien les besoins qu’on peut avoir lorsqu’on a des besoins spécifiques, que notre attente n’est pas un caprice, car nous avons des nécessités). (Rebelle, je n’arrive pas à répondre correctement aux consignes, je mets 5 moments au lieu de 3… )

3/ Doù tai venu l’idée de partir voyager en van alias « Goldorak » ?

Je l’explique dans le livre alors je ne vais pas spoiler. Mais ça a toujours été mon intention de pouvoir aller « où je veux ».

 

4/ Conduire autant de km, ça n’était pas trop difficile au bout dun certain moment ?

Pour l’Europe, c’était plus simple, car je l’ai fait en 5 étapes sur 2 ans. Pour l’Amérique du Nord, j’ai dû me préparer et mon auxiliaire de vie a dû apprendre les exercices de base de kiné avec ma kiné avant qu’on ne parte. J’ai aussi utilisé des huiles essentielles, parfois, pour désenflammer mon muscle, car effectivement je conduis qu’avec un seul bras (le droit) et mon fauteuil roulant aussi, donc je devais trouver un équilibre, comme un sportif.

5/ Tu as parcouru une trentaine de pays avec tes acolytes. Quels sont les 3 pays qui t’ont vraiment marqué ?

La nature des parcs nationaux en Amérique du Nord (Yellowstone, Séquoia, Monument Valley etc.), le côté rustique et sauvage de la Roumanie, la Norvège à égalité avec l’Irlande pour le côté sauvage. Le Portugal, mince ça en fait plus que 3… encore…

6/ Pendant ce périple hors normes, quelles sont les choses positives et négatives au niveau du handicap ?

Positif, les douanes en Europe, les autorités dans les camps de réfugiés (spoil) n’osent pas trop m’empêcher de passer alors qu’ils menaient la vie dure à d’autres bénévoles. En Roumanie, le pays le plus frustrant au point de vue accessibilité, mais les gens sont tellement accueillants et généreux donc c’est négatif-positif. Les villes d’Europe à part Barcelone, Graz, Helsinki, les trottoirs, les gens mal garés… les défis habituels de personnes en fauteuil en grande ville…

L’Amérique du Nord et son inclusion au point de vue architecture, c’est reposant ! Même le motel le plus simple a une chambre accessible, pas forcément adaptée, mais accessible avec le fauteuil.

7/ Qui sont les personnes qui ont partagé cette magnifique aventure avec toi ?

Il y a eu mes 2 auxiliaires de vie et ami(e)s, l’énigmatique personnage Choupi pour l’Europe, super Karen pour les USA Canada, et parfois ma maman et son compagnon pour quelques étapes européennes et aussi une amie qui me connaît depuis que j’ai un an et demi, Nana pour l’Irlande qui nous a rejoint.

8/ Faire un road trip de cette ampleur, ça demande une préparation particulière quand on est une woman handi. Quelle était la tienne ?

Accepter le système D et que ça ne se passera pas toujours comme on le veut est la première des choses. La base, c’est le Van.  Organiser l’espace et savoir quel confort on a besoin ou pas. De bien prendre assez de sondes vésicales, de matériels pour les soins, de faire un service au fauteuil ainsi qu’au véhicule, avoir une assurance rapatriement.

Également, trouver son binôme qui veut venir aussi, parce qu’il aime l’aventure, car vivre dans 9m2 quasiment 24h/24, c’est important que tout le monde ait une bonne raison de partager cette aventure. Simplement de se faire aider ne suffira pas.

Et bien sûr faire des économies, car même si j’ai dormi sur des parkings, des campings etc… parfois il fallait mettre le prix pour de temps en temps un hôtel adapté pour garder la santé. Faire traverser l’océan au seul véhicule au monde que je peux conduire était aussi toute une aventure et organisation. Se munir d’un bon shampoing sec aussi héhé

 

9/ Que souhaiterais-tu dire à une nana handi voulant partir à lautre bout du monde ?

Connais bien tes besoins, prends les bonnes assurances et fonce vers la liberté. Et aussi les filtres accessibles Google et Booking sont tes amis et les photos de TripAdvisor aussi 🙂

 

10/ As-tu des nouvelles destinations en vue pour 2024-2025 ?

Je voudrais bien emmener Goldorak en Afrique du Nord, mais il faut qu’un de mes acolytes trouve du temps et que je fasse un peu des économies d’argent.

 

11/ As-tu eu un crush pendant ton road trip?

Franchement à part un douanier à une petite douane perdue entre les USA et le Canada, je n’ai pas eu mon radar « beau gosse » enclenché.

 Le reste du monde VS Suisses

 

 

1/ Tu as beaucoup voyagé, daprès toi, quelles sont les choses à changer ou à améliorer en Suisses pour le bien être des women handi?

Comme en France je crois, l’accessibilité en général, les transports publics. Marre d’avoir besoin de réserver pour avoir envie d’aller quelque part. Les pays Nordique et l’Amérique du Nord sont en avance sur l’inclusion. Les pays de l’Est (Serbie, Roumanie) ont du retard, car c’est une question de moyens financiers. En Suisse, dit pays riche, c’est une honte d’avoir encore de nos jours, des discriminations et des transports publics impossibles à utiliser spontanément comme les valides. Il faut savoir que mon véhicule j’ai dû le financer à 70 %, 20 % de la fondation des paraplégiques Suisse et 10 % de l’Assurance Invalidité Suisse ce qui est je crois équivalent de chez vous la COTOREP.

Bref, il y a encore beaucoup de chemin à faire.

2/ Pendant ton road trip, quels sont les pays les plus et moins adaptés aux women handi ?

Comme dit au-dessus, les pays de l’Est et surtout la Roumanie sont les pays les moins accessibles, ce qui peut être très frustrant.


3/ Tu as vécu un peu en France que penses-tu de la mentalité française face au handicap ?

En France, le droit est plus utilisé. Petit exemple, si je vais dans un supermarché en France, à la caisse les gens me laissaient passer devant et moi je refusais souvent, car en Suisse on avait une gêne de « passe-droit » (en tout cas mon éducation) même si c’est justifié que nous avons moins de temps (temps d’assise, potentiels escarres, douleurs etc). La discrétion suisse, je pense que c’est ça qu’il n’y avait pas à Paris. En revanche à Paris le nombre de gens qui me passaient devant à l’ascenseur de la ligne 14, je ne me suis toujours pas remise de cet égoïsme dans le cas des ascenseurs. (Mais c’était il y a 20 ans, j’espère que ça a changé)

4/ En suisse il y a-t-il des services de gynécologie et maternité adaptés pour les women handi ?

Ça commence, il y a un service de maternité au Centre des Paraplégiques Suisse, mais sinon je ne sais pas trop. Quand j’étais jeune, c’était le désert…

5/ Si on te dit Amérique du Nord, quelle est ta première pensé?

J’en ai 2. Nature (grands espaces) et accessibilité (en plus de 3 mois je n’ai vu que 1 trottoir qui n’était pas rabaissé !)

6/ Quelle est la plus belle invention que tu as pu voir à propos du handicap durant ton road trip ?

Heuuuu… Mon van et ma baignoire portative, qui vient d’une entreprise Française, Agemo Athéo. Sinon aux USA, les normes de sécurité pour conduire ne sont pas les mêmes, donc ils sont capables de mettre une ficelle pour l’accélérateur…. Ou presque.

Ah oui ! Les gros boutons poussoir à hauteur de fauteuil pour ouvrir les portes dans les lieux publics à Montréal !

Mais oui je sais, je réponds à côté, mais j’ai vu qu’à Édimbourg les frères d’Handilol ont découvert cette année des salles de change dans les WC Handi avec des lits et lavabos réglables en hauteur. Je n’ai jamais vu ça pendant mes voyages, mais je pense qu’il en faudrait partout dans les lieux publics ! Je ne pense pas être la seule femme qui a besoin de se coucher pour effectuer un sondage vésical. Pendant mes voyages heureusement que j’avais la banquette de Goldorak.

 Ping-pong entre JoZ & ParisienneJolly !

 

 

 

1/ Tu es écrivaine, doù tes venu cette passion pour l’écriture ?

J’ai toujours écrit ou peint. J’aime créer et c’était une façon comme une autre de passer un message positif. Pour mon récit, je me suis faite aider par une amie essentiellement pour les corrections et relectures. J’ai choisi l’écriture, car c’est le média qui était à ma portée, mais je l’explique dans mon récit qu’un documentaire visuel, c’est ma toute première idée.

2/ Qu’as-tu envie de dire aux personnes qui te disaient d’arrêter de rêver ?

Que c’est dommage pour elles, si elles étaient aussi limitées d’esprit… ne recommencez pas avec d’autres et essayez de rêver un peu plus.

3/ Tu as fait du BMX, quel est ton avis sur ce sport ?

C’est un sport extrême et complet. Il faut être rapide, musclé un peu partout et les sensations de vitesse sont très enivrantes.

4/ Tu es une aventurière, as-tu toujours aimé sentir cette adrénaline monter ?

Oui ! Que ça soit en pensée ou en réalité, il faut que ça bouge sinon je m’ennuie. Petite je regardais un dessin animé qui s’appelait Clémentine (ça devait être dans les années 80-90).

C’était une petite fille malade, qui était souvent alitée ou dans son fauteuil et lorsqu’elle partait dans ses rêves elle vivait des aventures. Je pense avoir un esprit comme Clémentine.

5/ Quel est ton rêve le plus crazy ?

Faire un documentaire où j’emmène avec moi des personnalités en road trip ou en mission humanitaire pour tester leur capacité d’adaptation et humaine sans leur dire où.

6/ Quel est le plus beau souvenir que tu as vécu ?

L’arrivée à Monument Valley après quelques galères. Ce sentiment de liberté, d’être devant le désert, la nuit étoilée et ce sentiment de « j’y suis ».

Pour finir cette interview, as-tu quelque chose à dire aux lectrices de ParisienneJolly ?

Personne n’a le droit de vous dire de quoi vous êtes capable ou non et de juger de votre valeur. Faites toujours de votre mieux au plus proche de qui vous êtes intérieurement et des petites portes s’ouvrent toujours. Puis rigolons des frustrations, car bien souvent ça vient des autres 😛. Et évitez les accros sexuels aux femmes handicapées, qui fantasment simplement parce qu’ils nous croient facilement soumises sauf si vous kiffez grave la personne et que c’est Brad Pitt en plus jeune, finalement tant que vous kiffez. En gros foncez, vivez avec vos envies et prenez soin de vous.

Un grand merci à Jo’Z de nous avoir raconté son aventure aux manettes de Golderak !

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Le média ParisienneJolly est vraiment ravi de recevoir des women handi comme Jo’Z donnant une image moderne et dynamique du handicap !

Nous dédions cet article à Julien, l’un des membres de Handilol qui nous a quitté beaucoup trop tôt ! Toute l’équipe de ParisienneJolly présente nos sincères condoléances à Rudy ainsi qu’à sa famille.

Prenez soin de vous les filles et croyez toujours en vous dans n’importe quelle situation.

Article écrit par : Sandrine Ciron

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