Même avec un handicap, nous sommes fashion and sexy !

ParisienneJolly

Hello les filles,

Quoi de neuf les girls ? Pour ma part je n’ai pas à me plaindre. Nous avons nos loulous pendant les vacances et d’ici quelques semaines avec ma belle-fille fashion, nous allons partir durant un petit week-end, avec au programme spa, détente, rigolade, glaces… en bref juste profiter de la VIE ! Pas mal comme programme 😉

Ayant 40 ans (et oui déjà 🤣), je suis plus épanouie que jamais, physiquement et mentalement. Les petits complexes qui me dérangeaient fortement pendant ma vingtaine et ma trentaine ont tendance à disparaître à l’aube de cette fameuse quarantaine !

Pour être totalement transparente cela se ressent dans ma manière de m’habiller, me coiffer et surtout au niveau de mon attitude. Je me moque complètement des avis extérieurs. Si mon nouveau « moi » plaît, c’est cool sinon tant pis, passe ton chemin…

 

Et si on jetait nos joggings et baskets pour laisser apparaitre notre féminité ?

Mais lorsque nous avons un handicap, être bien dans ses baskets, être coquette, sexy, se maquiller, se trouver son propre look … peut parfois poser quelques soucis. Avec le mien, depuis l’adolescence, j’ai dû apprendre à m’adapter ainsi que trouver des astuces pour se maquiller, mettre des vêtements fashion tout en étant pratique !

Et si je partageais avec vous trois problématiques que j’ai su contourner ?

Pour le make-up, j’ai une table à 40 centimètres du sol ainsi qu’un miroir, ce qui est très pratique pour effectuer mes mouvements précisément et sans blobloter lol. Je me rappelle la première fois que mon homme m’a vu me maquiller, comme n’importe quelle femme juste avec un petite « particularité en plus », il était vraiment agréablement surpris (et oui c’est tout un métier lol). Grâce à cette petite adaptation, je suis en totale autonomie !

Coté vestimentaire, j’ai toujours réussi à trouver mon bonheur car j’ai un handicap plutôt simple, ce qui aide énormément. J’avoue avoir des péchés mignons pour les leggings imitation jeans, les petites robes sexy sans fermeture éclair et également des combis tendances.

Lorsque je trouve un vêtement no pratique à mettre comme un jean, ben je demande soit à ma belle-fille (cela l’entraine pour nos futurs petits enfants lol) ou à ma moitié de m’aider 😉

Handi ok, mais fashion avant tout ! N’est-ce pas les filles ?

 

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Là où j’ai tendance à me prendre d’avantage la tête, c’est pour trouver de la lingerie « so coquine » pour des soirées endiablées en amoureux, moi qui aime être sexy et mettre mon little body en avant, j’ai dit adieu au porte-jarretelles et bonjour les petites nuisettes transparentes HOT !

Même si j’ai su trouver différentes astuces, je suis persuadée que notre société pourrait être meilleure au niveau de l’accessibilité « mode », il y aurait tellement de belles choses à mettre en place, si on s’en donnait les moyens et surtout avec une forte volonté, car être des women handi ne veux pas dire mettre des jogging/baskets toute l’année, nous voulons pouvoir avoir notre propre look, arrêter de galérer pour trouver des vêtements tendances sans que le handicap soit un véritable frein, nous voulons nous plaire et que l’on soit regardé pour le petit short que l’on porte et non pour le fauteuil. « WOMEN HANDI 2.0 » !!!

Pour continuer sur le sujet de la mode, Véronique Barreau va nous parler de mode, handicap, estime de soi… Je vous laisse découvrir son interview remplie de bienveillance avec une touche de modernité. Chez Parisiennejolly on LIKE !!!!!! Et pour la petite histoire, Véronique m’a donné l’occasion de faire mon premier shooting, voilà quelques années.

 

Et si on apprenait à te connaitre ?

Et si tu nous racontais ton parcours pro en quelques lignes ?

J’ai débuté ma carrière comme psychologue auprès d’enfants et de familles touchés par le handicap. J’ai compris très rapidement qu’il existait de nombreux besoins et peu de solutions proposées, et toujours le même type d’accompagnement, invariablement basé sur une psychanalyse trop présente, au détriment d’autres approches. J’ai créé, par soif de créativité et par souci de contribution, une première entreprise dans le conseil en image, ensuite une école, puis une deuxième école et … je n’ai jamais arrêté. J’ai consacré ces 20 dernières années à mobiliser les établissements, entreprises, associations pour ouvrir le regard sur les différences et mettre en place des solutions innovantes dans les parcours de soins ou de vie des personnes.

As-tu toujours travaillé dans le monde du « handicap et de la beauté » ? Si oui, pourquoi ?

J’ai consacré une partie de ma carrière à cette thématique effectivement, en accompagnant des personnes vers une meilleure estime d’eux et en organisant ou en participant à des actions valorisant toutes les natures humaines. Je suis issue d’une lignée familiale d’asperger. Moi-même neuro-atypique du même genre et maman d’un garçon asperger.  Ma maman est touchée par la fibromyalgie et mon meilleur ami d’enfance a vécu un terrible accident de voiture lorsque nous avions 14 ans, qui l’a rendu lourdement handicapé. Ce vécu multi-focal a orienté toute ma carrière. Le regard sur soi, l’acceptation de l’autre dans sa différence sont des éléments clés du baromètre du bien vivre et j’ai décidé d’en faire mon cheval de bataille.

 

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Quel est ton look préféré pour te rendre au travail ?

Confortable. Blue jean. Tunique violette (je fais une obsession sur le violet, ça se voit d’ailleurs nettement chez JAVAISPASVU !). Basquettes de ville violette. Eventuellement petite veste sombre et cintrée.

Ta destination préférée pour te ressourcer d’une grosse année de travail ?

Mes Landes chéries, où je vis. La proximité de la nature est un fondamental pour mon équilibre et celui de mon garçon.

 

Être juste femme !

Que penses-tu de l’accessibilité de la mode vis-à-vis des women handicap dans notre pays ?

Je vais être sévère, mais je pense sincèrement que l’industrie de la mode ne fait absolument rien pour les corps différents ou pour les personnes atypiques. En dehors de quelques coups de communication pour dorer l’image des marques en question, il n’existe que peu de volonté de créer pour tous. La diversité dans le prêt à porter n’existe pas : on crée pour des corps debout, pour des silhouettes identiques et des mobilités uniques.

Depuis que tu travailles dans le domaine de « l’image de soi », quels sont les avancées que tu as remarqué en faveur des nanas handi dans notre pays ? Ainsi que les choses à améliorer ?

Les marques ont compris qu’elles avaient intérêt à travailler sur l’aspect plus humaniste de leur communication, ça crée donc des leviers en matière d’actions, même si sur le fond, c’est encore un peu du pipo. On arrive malgré tout à faire en sorte que les gens se rencontrent et qu’au bout du compte, les esprits s’éveillent.

Beaucoup d’associations et d’établissements (foyers, EHPAD…) ont compris le rôle central des questions d’image (beauté, vêtements, apparence générale) dans le quotidien des personnes et organisent désormais des actions, des ateliers, des accompagnements individuels. Ce point est une véritable avancée.

Les nanas handi sont elles-mêmes de plus en plus en demande d’événements adaptés, d’accompagnements ou de moments bien-être à vivre pour s’épanouir.

Les choses à améliorer ? Je dirais l’information et la formation de la population (voyons grand !) car sans cela, la question de l’image de soi et du regard de l’autre restera toujours une difficulté pour les personnes qui le vivent.

Quels conseils donnerais-tu à une woman handi désirant être séduisante en ayant un complexe par rapport à son corps ?

Se reconnecter à soi est une première étape : prendre du temps pour soi, pour se chouchouter, s’offrir quotidiennement des moments d’attentions (se masser, faire une activité physique, respirer, méditer ou que sais-je !).

Ces moments sont essentiels pour se connecter à sa propre nature et se sentir bien dans ses baskets. Ensuite, j’aime proposer aux femmes de se mettre en scène, de s’amuser avec des couleurs, des vêtements ou un maquillage différent : pour rire déjà, et pour faire l’expérience de ce que l’on pourrait être, paraitre ou de faire l’expérience, selon les cas, de ce que l’on n’est pas pour mieux revenir à soi.

C’est ce que l’on fait pendant les shootings, les défilés de mode mais on peut très bien le faire avec une amie pour rigoler, en s’échangeant des vêtements et en s’éclatant en boutiques. Les personnes qui ont des difficultés d’habillage peuvent agir sur le maquillage, la coiffure, des accessoires différents. Ces expériences permettent beaucoup de choses sur le plan psychologique, j’en parle précisément dans mes masterclass sur l’image de soi.

 

 

Quels seraient tes trois conseils de beauté à donner à une femme ayant un handicap visuel ?

Tout dépendra de sa demande. Que souhaite-t-elle mettre en valeur ? Quelle image souhaite-t-elle donner ? Que veut-elle qu’on dise d’elle ? Est-ce que ça matche avec l’idée qu’elle se fait d’elle-même ?

Mes conseils ?

  1. Ne jamais se forcer et rester dans sa zone de confort : si c’est trop compliqué, on ne fait pas !
  2. Choisir les bons produits, car souvent c’est ici que le bas blesse. La plupart des produits cosmétiques, de maquillage sont inadaptés à la personne qui ne voit pas (ergonomie, pigments très intenses etc.). On s’informe donc ou on se fait accompagner pour choisir 1 ou 2 produits très pertinents à appliquer seuls.
  3. Une fois le produit choisi, on s’entraine au geste pour qu’il soit efficace et qu’il ne nécessite pas la présence ou le regard d’un tiers.

Tout est possible en matière de maquillage, grâce à nos méthodes, une femme qui ne voit pas du tout peut se maquiller seule avec un résultat optimal. Il n’y a donc pas de limites…

As-tu des astuces à donner aux lectrices du blog ParisienneJolly pour trouver des vêtements simples à mettre tout en étant fashion ?

Si une femme souhaite se sentir « à la mode », elle doit adopter les codes vestimentaires de la saison : les couleurs, les ambiances, des accessoires particuliers. Les vêtements à la mode ne sont pas toujours les plus simples ; il est souvent utile de s’équiper de pièces qu’on appelle « des basiques » puis de créer du style avec des accessoires particuliers. Pour les basiques, on peut déjà investir, selon ses goûts, dans un blue jean, un jean noir, une petite robe noire, une veste/blazer/trench dans un ton neutre, un t-shirt ou une tunique unie. On les porte en base de vêtements et ont change les accessoires (foulards, sacs, chaussures, top mode) au gré des saisons et des collections.

As-tu une chose à rajouter en particulier ?

S’habiller « vrai », comme on aime et s’offrir ce luxe d’être soi-même me parait être une option intéressante. Avec ou sans mode.

Les masterclass « JAVAISPASVU »

La création de « JAVAISPASVU » s’est faite en 2014, je trouve le concept vraiment génial !
Peux-tu nous en dire davantage ? D’où t’es venue cette idée moderne ?

J’ai été en invalidité pendant deux années en 2007 et 2008 pour des raisons de santé. J’ai compris dans ma chair, que le paradigme de l’image de soi et de l’estime de soi étaient fondamentaux dans le principe de résilience. Au-delà de la maladie ou du handicap en soi, souvent le plus difficile dans le quotidien, c’est le regard que l’on porte sur soi, sur son corps qui a changé, qui n’est plus capable et c’est aussi le regard des autres, irrémédiablement orienté sur ce handicap. Je baignais déjà dans ce paradigme mais le vivre de façon aussi intense pendant deux années m’a véritablement décidé à m’y consacrer.

Peux-tu nous expliquer vos diverses actions pour donner confiance en soi à des femmes en situation de handicap ou porteuses de maladies ?

Nous agissons tout d’abord pour que toutes les natures humaines soient respectées, et c’est notre plus grand défi, car en dépit de la bonne volonté de milliers de personnes, la société reste encore très excluante, avec une difficulté à accepter les différences. Nous agissons avec les politiques (on essaie : pas facile) avec les acteurs des territoires (départements, régions), avec des établissements et associations pour sensibiliser, informer et donc ouvrir les esprits. Notre objectif ? Que les attitudes du quotidien soient plus adaptées avec les personnes qui le vivent et que les services et produits deviennent plus inclusifs.

Pour les personnes porteuses de handicap ou de maladies, nous proposons des ateliers image de soi, maquillage, de valorisation de soi, souvent en présentiel, depuis 2 ans en visio également. Il s’agit d’un temps pour soi, pour revenir à soi et s’outiller pour se sentir bien.

 

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Et si tu nous en disais davantage sur vos masterclass ? Est-ce ouvert à toutes sortes de handicap ?

Nos masterclass sont destinées à former les professionnels et les aidants à l’accompagnement des personnes en situation de handicap. Ils sont naturellement basés sur nos domaines de prédilection : l’image de soi, la beauté, le vêtement. Notre public est essentiellement orienté secteur de la mode et de la beauté (esthéticiennes, socio-esthéticiennes, conseillères en image, maquilleuses, vendeurs…) et secteur santé (professionnels du médico-social ou éducatif, ergothérapeute ou avégistes).

Depuis que nos masterclass sont en ligne, nous avons quelques aidants également. Les masterclass ont été conçus pour être accessibles au plus grand nombre, mais ne sont pas toujours adaptés à tous les publics. Par exemple, le masterclass maquillage à l’aveugle n’est pas pertinent pour les femmes qui ne voient pas puisqu’elles ont besoin de la démonstration gestuelle du geste de beauté, qu’il est impossible de délivrer à distance.

Ton équipe et toi, vous avez mis en place 24 ateliers beauté 😉 Quel est le déroulement d’une session beauty ?

Je crois que nous en avons mis en place 24 … sur une année ! héhé, nous avons organisé des centaines d’ateliers en réalité 😊 On débute le plus souvent par un moment d’accueil convivial, on recueille les besoins de chacun pour s’y adapter et y répondre. Ensuite les animatrices proposent souvent un diagnostic de peau individuel suivi de tips/conseils pour prendre soin de sa peau au quotidien. Vient ensuite le cours de mise en beauté, ou chacun réalise son propre maquillage, aidé par les maquilleurs présents. L’idée est à la fois de passer un super moment et d’apprendre tout en se valorisant.

Quel est ton plus beau souvenir depuis la création de « JAVAISPASVU » ?

Un shooting photo qui regroupait des dizaines de personnes en situation de handicap et une trentaine de professionnels du monde de la mode, ainsi que des étudiants. Une journée fabuleuse, où les esprits se sont ouverts, où chacun à pu trouver sa place. On est tous repartis avec une énergie humaine de dingue.

Que peut-on te souhaiter pour la suite ?

De pouvoir agir plus large, avec plus de personnes et plus d’impacts. Il est temps que la société se réveille et comprenne que les différences existent.

Pour clôturer cette interview as-tu une chose particulière à dire aux lectrices du blog ParisienneJolly ?

Rapprochez-vous de votre propre nature chères lectrices, votre fonctionnement est unique et mérite d’être choyé. Offrez-vous ce luxe de rester alignées sur ce qui vous ressemble.

Un immense merci à Véronique d’avoir partagée avec nous quelques parties de sa vie professionnelle bien remplie. Les filles n’hésitez pas à aller suivre ses activités sur les réseaux sociaux Véronique Barreau  et sur https://javaispasvu.com/  cela est susceptible de vous intéresser !

Je finirais cet article avec une phrase motivante « A toutes ces femmes qui ne se sentent pas bien dans leur basket, voyez votre beauté intérieure et extérieure, soyez fière de vos formes, de votre corps, de votre petite particularité en plus… » ❤️

 

Crédit photos: L. Mary

Les filles vous pouvez laisser vos avis et astuces en commentaires 😉

Love your body girls !

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