Étant un petit bout de femme d’1m53 et demi prenant soin de mon body, encore plus de ma petite foufoune et de mes petites cerises !

ParisienneJolly

Hello les filles,

Comment allez-vous ? Vos vacances se passent elles bien ? De mon côté le covid m’a attrapé, ah non pardon, c’est mon chéri qui m’en a fait cadeau lol. Du coup petit isolement en amoureux 😉

Pour info, au mois d’aout je prévois de faire un article sur les « sex friends », de ce fait, je suis actuellement à la recherche d’une ou plusieurs petites nanas handi profitant de leur vie sexuelle en toute décontraction avec leur sex friend ! Alors les Parisiennejolly’girls, une envie de témoigner sur le blog ParisienneJolly pour mettre un coup de canne sur le tabou de la sexualité des femmes handi ? À vous de jouer en me contactant par mail sur parisiennejolly@gmail.com ou en MP par insta s.parisiennejolly  😉

Avez-vous lu l’article que j’avais fait il y a quelques semaines, à propos de la « maternité&handicap » ? Un sujet qui me tient vraiment à cœur, avec le magnifique témoignage de Malika « une mam’s handi comme les autres » !

Aujourd’hui j’ai envie de vous parler des « femmes Handi & services gygy », avec les côtés positifs et négatifs. Je vous laisse vous installer bien confortablement sur une chaise longue ou sur votre serviette au bord de la playa, avec une bonne petite glace, la suite de l’article va surement vous intéresser 😉

 

Femmes, handicap et gygy !

Étant un petit bout de femme d’1m53 et demi prenant soin de mon body, encore plus de ma petite foufoune et de mes petites cerises, avoir un bon gygy ayant une bonne connaissance de mon handicap tout en étant à l’écoute et rassurant, c’est juste PRIMORDIAL à mes yeux !

On va parler en toute franchise, déjà faire le fameux frottis ou un toucher vaginal, ce n’est vraiment pas agréable pour un sou, alors imaginez une seconde avec une spasticité due à mon handicap, pour se décontracter c’est « légèrement » compliqué, même en pensant aux meilleures vacances qu’on n’ait jamais passées ou fixant le plafond en essayant de pratiquer des exercices de relaxation, quand ça ne veut pas se décontracter, c’est mort de chez mort lol. C’est pour ça qu’il est extrêmement important d’avoir à nos côtés des professionnels de la santé sachant comprendre le handicap, être à l’écoute en expliquant chaque acte pendant un examen et prendre son temps avec la woman handi !!!

Pour trouver un bon service gygy ayant de bonnes connaissances des handicaps, c’est souvent un vrai parcours du combattant ! Les filles êtes-vous d’accord ?  Depuis quelques mois je suis suivi par une équipe de professionnels dans le service gynécologique de la Pitié Salpetrière. Ce fut un véritable soulagement d’être tombé sur des personnes pro, tellement à l’écoute, ayant une véritable maîtrise du handicap en nous prenant pour des femmes à part entière !!!

Avant d’en arriver là, j’ai eu la malchance de tomber sur une équipe gynécologique se disant spécialisée au niveau des women handi, la réalité était toute autre croyez-moi !

Et si je vous faisais un rapide récap ?!?

Commençons par le commencement, j’avais pris un premier rdv, car avec mon compagnon nous commencions déjà à penser à l’avenir, je voulais savoir tout simplement si avec ma petite particularité en plus, je pourrai supporter une grossesse et surtout obtenir des réponses à mes craintes, comme la plupart des femmes handi peuvent en avoir avant de faire le grand saut !

A ma grande surprise il n’y a pas eu une batterie d’examens, à par deux prises de sang et un touché vaginal, suite à cela ils m’ont dit « Vous approchez de la quarantaine il faudrait s’y mettre maintenant ! » (Coup de pression lol). Pendant la consultation ils m’ont dit clairement d’arrêter un de mes médicaments sans me conseiller de voir un neurologue ! L’arrêt de ce genre de médicament du jour au lendemain est totalement déconseillé (moyen, moyen…)

 

 

Lorsqu’avec mon compagnon nous avons abordés le sujet d’après accouchement, concernant des adaptations à effectuer pour me faciliter la vie et la sécurité de la future crevette, la réponse fut très drôle « Vous pouvez aller faire un tour sur internet » et surtout zéro orientation vers un service spécialisé comme le SAPPH !

La fin du récap est pas mal non plus !

J’ai pris un dernier rdv avec le gynécologue pour des douleurs au niveau du bas ventre, cet entretien a été juste catastrophique et traumatisant pour moi. Durant le touché vaginal j’ai eu de fortes douleurs, je lui en ai fait par à plusieurs reprises mais il a continué… à cet instant je n’avais qu’une envie, que cet examen se termine au plus vite ! La visite s’est terminée avec une ordonnance de bion que j’avais demandé et aucun médicament contre la douleurs ! Une fois dans la voiture j’avais un de ces mal au ventre HO MON DIEU !!! Le lendemain me sentant vraiment pas au top de ma forme, je me suis rendu chez mon médecin traitant, verdict une bonne infection urinaire !

Mais pas que…

À la suite de cet examen gygy j’ai déclenchée un « vaginisme »

(Le vaginisme se caractérise par la contraction réflexe et donc totalement involontaire des muscles entourant le vagin. Celui-ci se ferme et n’est alors plus en mesure d’être pénétré par un pénis ou par un autre objet. Il est également parfois décrit comme une peur panique voire une véritable phobie de la pénétration.)

J’ai mis un moment à mettre le doigt sur le mot vaginisme, c’est lors du « Je m’en bat le clito show » par Camille Aumont Carnel en écoutant différents témoignages de femmes vivant avec cette petite « saloperie », que je me suis rendu compte qu’il était rentré dans ma vie et dans mon intimité !

Dans cette épreuve je me rends compte que mon compagnon est vraiment à l’écoute sur ce petit couac que la vie a mis sur mon chemin. Nous n’avons pas de tabous dans notre vie intime, de ce fait il s’est adapté à cette situation en m’aidant à aller de l’avant et c’est là qu’on se rend compte que la pénétration n’est pas la seule chose dans la sexualité !

Lorsque nous sommes atteints de vaginisme il est préférable de se faire aider par un membre du corps médical. J’ai la chance d’être suivi par une sage-femme qui m’aide petit à petit à reprendre le contrôle sur mon cerveau 😉

Avec ce témoignage je pense sincèrement que ça peut aider d’autres femmes, ayant vécu des choses similaires, à se sentir moins seules ! N’hésitez pas à me donner votre expérience sur le sujet en commentaire.

Dans cette deuxième partie de l’article vous allez faire connaissance avec Laure Senemaud-Carriquiry, travaillant en tant que sage-femme sexologue avec une petite particularité en plus 😉

 

Et si on apprenait à te connaitre ?

Qui est Laure ?

Laure Senemaud-Carriquiry sage-femme sexologue de 51 ans

Peux-tu nous en dire un peu plus à propos de ton handicap ?

Victime d’un AVC le 5 juin 2018 à 47 ans et quelques…je présente des séquelles multiples plus ou moins visibles : hémiparésie du membre inférieur gauche, spasticité, paralysie faciale gauche, apraxie (je ne peux pas courir pas exemple, je n’y arrive pas alors que je sais comment on fait, mais mon fils me dit de toute façon « t’as jamais couru ! » ), fatigabilité +++, troubles cognitifs (mémoire…), hypoesthésie du genou au pied gauche (terminé les chaussures ouvertes vive les baskets car je ne sens pas mon pied !), troubles de l’équilibre…. Voilà un aperçu de la nouvelle moi !

 

 

Quels sont tes hobbies ?

La kinésithérapie ! Non ! Essentiellement la lecture, le ciné, les expos, la photographie de rue, j’aimerais pouvoir faire de longues balades mais je fatigue très vite…la cuisine me détend aussi après les longues journées de travail.

Si tu avais le droit à un souhait, quel serait-il ? 😉

Que chacun et chacune de ceux qui nous gouvernent, passent 24 heures, voire une semaine dans la peau d’une personne à mobilité réduite pour comprendre et ENFIN adapter la société à nous et pas l’inverse !!!!!!!!

As-tu une chose en particulier à rajouter ?

Je ne voudrais pour rien revenir en arrière, faire reset, j’ai, je crois, découvert qui je suis depuis cet accident. Alors oui ma vie est moins facile, moins fluide comme ma marche mais j’ai rencontré des gens exceptionnels, patients et soignants, ma vie est rythmée par mes 3 séances de kiné par semaine, je suis rentrée dans la grande famille des travailleurs handicapés et de la MDPH, MAIS tous les matins je me dis « je suis en vie et c’est cool ! »

Ton métier de sage-femme

As-tu toujours voulu travailler dans le milieu gynécologique ? Si oui pourquoi ?

Depuis ma plus tendre enfance je savais que l’hôpital serait mon aire de jeu, ma mère étant infirmière à l’APHP j’ai passé bon nombre de mercredi dans son box de consultation et j’adorais cela ! Je m’étais inscrite en 1ère année de médecine mais ayant beaucoup séché les cours, j’ai passé les concours de sage-femme et infirmière et ayant eu les deux j’ai choisi SF un peu par curiosité je dois bien l’avouer !

Depuis que tu es en situation de handicap et travaillant toujours en tant que sage-femme, les professionnels du corps médical ont-ils changé d’attitude face à toi ?

Je ne crois pas non, ceux qui me connaissaient avant ont vite retrouvé la Laure déterminée et combattive. Et les autres ont à peine conscience de mon handicap. Tous sont prévenants sans être « lourds » et c’est si chouette.

Par ton métier, tu dois rencontrer de nombreuses femmes, et si tu nous racontais ton souvenir le plus émouvant ? Et le plus drôle ?

De très nombreuses oui en effet depuis 30 ans que je navigue dans ces eaux ! Le plus émouvant, s’il ne fallait en choisir qu’un, c’est l’accompagnement d’un couple dont la femme a choisi d’accoucher sous X contre l’avis de son conjoint. Elle était déterminée et lui ne faisait que pleurer dès qu’il sortait de la salle. Je n’ai jamais jugé cette femme évidemment, j’ai juste accompagné ces deux parents qui avaient pris des décisions antinomiques. J’ai prénommé cette petite fille « Rose » …

Et plus drôle…il y en a aussi tellement mais je crois que cette histoire me fait encore rire : étudiante sage -femme je suis « invitée » à assister à la consultation privée du Professeur X qui se composait de patientes avec un niveau socio-économique élevé dans l’ouest parisien. Je faisais sa petite main et quelle ne fut pas ma surprise de découvrir sur la vulve de l’une d’elle un spaghetti ! J’ai dû réprimer un fou rire…je me demande encore ce qu’il faisait là !

 

 

Quels conseils pourrais-tu donner à une woman handi voulant devenir sage-femme ?

S’accrocher ! Rester focus sur ses objectifs surtout. Il y a peu de sage-femme en situation de handicap mais il y en a ! Le problème reste comme partout l’adaptation des cours, des locaux, des facs, des maternités….

Lorsqu’on est une femme en situation de handicap, quelles sont les choses positives and négatives dans ce métier ?

Étant donné que c’est un handicap acquis pour moi, j’ai développé une profonde empathie au sens étymologique du terme, je me suis encore plus documenté sur le handicap, j’ai donc acquis de nouvelles capacités. En négatif c’est ce que je ne pourrais plus jamais faire en tant que sage-femme : prendre des gardes en salle de naissances…j’ai fait le deuil de cela !

Y-a-t-il des différences entre le suivi d’une femme enceinte valide et handicapée ?

Les différences sont d’abord d’ordre médicales, il faut en effet connaître le/les handicaps de la patiente pour pouvoir la prendre en charge ainsi que d’éventuelles maladies responsables du handicap. Il faut d’autre part faire une consultation adaptée à la personne (je pense notamment au handicap mental) avec des outils, du matériel adaptés. Je crois que chaque suivi de grossesse est différent et nous devons, nous, soignants nous adapter à nos patientes avec bienveillance en fonction de leurs histoires.

Être une woman handi en 2022 c’est …

Dans notre pays, à ta connaissance, quelles sont les choses mises en place dans les services gynécologiques pour les femmes handi ?

A ma connaissance, c’est comme dans le reste de la société, malheureusement…quelques consultations spécialisées et sinon pas grand-chose, comme si le handicap n’existait pas !

Je suis assez surprise de constater qu’en 2022, il y a encore peu de salles de gynécologie avec des tables d’examens accessibles. Quel est ton avis sur ce sujet ?

J’en reviens à cette sale impression que ce sont les personnes en situation de handicap qui toujours doivent s’adapter…comment faire bouger les choses ? En éduquant les gens dès l’enfance ! Mais quand on voit la non-accessibilité de nombreuses écoles…

 

 

Quelles genres de formations devrait-on mettre en place, pour que les personnels des services gygy soient prêts à accueillir les femmes handi dans les meilleures conditions ?

Une formation OBLIGATOIRE complète pour tous les soignants dans leur cursus avec des formateurs compétents. On ne parle pas de handicap dans nos cursus ça fait peur, et peu de gens se sentent concernés.

D’après toi, que doit faire le gouvernement français pour que les femmes handi travaillant dans ce domaine soient vraiment prises au sérieux ?

Admettre que c’est un sujet déjà ! No comment…

A ton avis pourquoi le sujet du « handicap&gynécologique » est aussi peu abordé au niveau médiatique et en général ?

Très crument je vais répondre que les valides se projettent tellement quand ils voient une femme en situation de handicap qu’ils se disent « quand on est comme ça, faut pas faire des enfants », « elle ne peut pas s’occuper d’un bébé dans cet état », « pourquoi une consultation gynéco, ça ne va pas lui servir », « les handis n’ont pas de vie sexuelle » etc., etc…

Le sujet n’est pas abordé à cause du principe « ni vu ni connu ». Peu de journalistes concernés peu de sujets, CQFD…et puis ce n’est pas très vendeur, hein !!!

As-tu une chose à rajouter qui te tiens à cœur ?

Il y a quelques années j’ai rencontré une femme après son accouchement qui m’a montrée que le handicap n’est pas la caractéristique d’une personne, que le handicap ne définit pas une personne. : elle avait été amputée des 4 membres à l’âge adulte et elle était juste une maman parmi les autres !

Pour clôturer cette interview as-tu une chose particulière à dire aux lectrices du blog ParisienneJolly ?

Que la vie vaille la peine d’être vécue avec son lot de difficultés, qu’il faut en apprécier chaque instant, se faire confiance et s’aimer soi-même !

Je remercie du fond du cœur Laure d’avoir accepté cette interview ! En rédigeant cet article je suis encore plus convaincue qu’il ne faut rien lâcher pour que les femmes handi soient prises en charge dans les services de gygy pour un contrôle, un accouchement, une maladie… comme des femmes à part entière avec les connaissances des handicaps, cela mettra des années mais on y arrivera toues ensembles ! Ne jamais rien lâcher !!!

Prenez soin de vous les filles !

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