Hello les filles,
En ce début de Mars nous allons parler de féminité, en vous faisant découvrir le média la « Petite Mu » avec une touche d’handicap invisible ! Le sujet du handicap invisible est-il abordé régulièrement en France ?
« 12 millions de Français sont en situation de handicap : 80 % avec un handicap invisible survenu à l’âge adulte ou jeune adulte. Pour ces personnes, l’accès à l’emploi reste difficile, compte tenu, notamment, de la méconnaissance des recruteurs face à la question du handicap, qui génère encore beaucoup d’idées reçues » sources gouv.fr.
Ce pourcentage doit nous faire prendre conscience que les « handicaps invisibles sont extrêmement présents dans notre société et qu’il faut effectuer des sensibilisations spécifiques sur ce sujet.
Pour les women avec un handicap visible, on va être honnête, la vie peut être assez compliquée dans notre cher pays, mais lorsque le handicap ne se voit pas, les personnes valides peuvent être assez désagréables, voire grossières. Nous avons recensé quelques réflexions assez navrantes sur les réseaux sociaux :
- Être obligé de se justifier de posséder une carte prioritaire
- « Vous êtes prioritaire à la caisse handi pourtant vous êtes comme n’importe qui ! »
- Avoir un handicap, c’est entendre « Si tu travailles, c’est que ça va, si tu ne travailles pas, tu es une flemmarde ! »
- « Être enceinte n’est pas un handicap ! » sauf quand on a un handicap invisible cela peut être très fatigant !
- « Tu as l’endométriose ? C’est vraiment la maladie à la mode en ce moment ! »
Le média ParisienneJolly n’est pas du tout étonné de ces problématiques à répétition, car notre pays a un retard considérable sur le handicap en général et malheureusement le handicap invisible en prend également pour son grade. Il est plus qu’urgent de mettre en place des choses concrètes pour que les personnes valides comprennent une bonne fois pour toutes qu’il existe plusieurs sortes de handicaps ! Peut-être que le nouveau Premier Ministre prendra le sujet à bras le corps ?
Comme le dit si bien Marie Charlotte « Vivre avec un handicap invisible, c’est faire face à beaucoup d’incompréhensions ! »
Malgré de nombreux problèmes en 2024, nous pouvons également être épanouies avec un handicap invisible. Nous avons fait la connaissance d’Alice Devès, une petite nana qui a fait de son handicap invisible un véritable atout dans sa vie professionnelle. Elle est la co-fondatrice du média, « Petite Mu », qui sensibilise aux handicaps invisibles. « Petite Mu apporte un nouveau regard sur le handicap, avec de la spontanéité, de l’authenticité et de l’humour, en donnant la parole à ceux qu’on n’écoute jamais, ceux qu’on ne croit pas. »
Chez ParisienneJolly on adhère complètement, et vous ?
Alice nous fait le plaisir de venir sur ParisienneJolly pour aborder des sujets comme : être une femme avant tout, les rencontres love et bien évidemment nous raconter sa passionnante aventure avec Petite Mu ! Alice a 27 ans, originaire de Lyon et vit maintenant à Paris. Elle est une grande fan de cinéma et adore faire des montages vidéo. Alice adore également voyager et de nature plutôt optimiste !
Alice une femme avant tout !
1/ Quelle est ta profession ?
Je suis co-fondatrice de Petite Mu, le 1er média qui sensibilise les handicaps invisibles à travers des interviews, des podcasts, et de la bande dessinée.
2/ Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton handicap ?
Je suis atteinte d’une sclérose en plaques diagnostiquée il y a 3 ans. J’ai donc des difficultés parfois à marcher et beaucoup de douleurs neuropathiques avec bien sûr de la fatigue chronique. Mon état, s’est tout de même stabilisé depuis quelques mois.
3/ Comment vis-tu ta féminité avec ton handicap ?
Je pense que l’annonce de ma maladie et donc indirectement des conséquences de celle-ci n’ont pas changé mon regard sur ma féminité. Après, je pense que notre corps change aussi et il est parfois difficile de se sentir bien dedans quand on a des douleurs au quotidien, c’est aussi s’accepter de nouveau.
4/ A ton avis, pourquoi, dans notre pays, nous parlons peu de féminité et handicap invisible ?
Parce que le sujet du handicap est toujours très tabou, et encore plus chez les femmes, donc le thème de la féminité est par conséquent très peu abordé.
5/ Ton handicap a-t-il changé quelque chose dans ta vision de la féminité ?
Rien n’a changé.
6/ Quel est ton look vestimentaire ?
Cela dépend vraiment des jours, la moitié du temps, j’aime être confort en survêt et l’autre partie, j’aime beaucoup être en robe ou en jupe, avec des trucs qui brillent ! Cela dépend de mon mood.
7/ Que dirais tu à une jeune femme avec un handicap invisible qui rencontrerait des difficultés à assumer son corps ainsi que sa féminité ?
Je pense que c’est un message à toutes les femmes qui ont un rapport difficile avec le corps, c’est se détacher des regards des autres et se plaire à soi-même est le plus important ! Je pense qu’il faut aussi changer les représentations de la féminité dans notre société actuelle pour que tout le monde se sente bien dans son corps.
Rencontre love !
1/ Faire des rencontres, avoir une relation… Cela a-t-il changé quelque chose depuis que tu as appris le diagnostic de ton handicap ?
On doute peut-être plus, on craint d’être quitté même si parfois ce n’est pas rationnel. Je sais que le rôle d’aidant n’est pas toujours le plus simple non plus, mais au moins cela nous permet de nous entourer que des bonnes personnes. Ma vie sociale a été impactée, car avec la fatigue chronique et les douleurs, on sort moins de chez soi.
2/ As-tu des conseils à donner à nos lectrices à propos des rencontres amoureuses quand on est une woman handi ?
Restez vous-même, ne cachez pas votre handicap et si quelqu’un ne comprend pas tant pis pour elle/lui.
3/ Es-tu plutôt relation sérieuse, sex friend, coup d’un soir… ?
Cela dépend des personnes et des moments de ma vie 🙂
4/ A ton avis, pourquoi les sujets des rencontres, sexualité, maternité… sont encore extrêmement tabous dans notre société ?
Dans de nombreuses sociétés, les tabous autour de la sexualité et de la maternité ont des racines historiques. Les normes sociales ont évolué au fil du temps, mais certaines attitudes conservatrices persistent.
Un manque d’éducation adéquat sur la sexualité peut contribuer à la stigmatisation de ces sujets. Lorsque les gens ne sont pas correctement informés, cela peut conduire à des préjugés, à la désinformation et à une perception négative. Les stéréotypes de genre jouent un rôle dans la stigmatisation de certains sujets, notamment en ce qui concerne les attentes traditionnelles envers les rôles masculins et féminins. Cela peut créer des pressions sociales pour se conformer à ces normes. Le manque de communication ouverte sur ces sujets au sein des familles, des écoles ou des communautés contribue au maintien de leur caractère tabou. La peur d’aborder ces sujets peut conduire à un cercle vicieux de silence.
Certains sujets, tels que la sexualité et la maternité, impliquent souvent des aspects intimes de la vie personnelle. La société peut percevoir ces aspects comme vulnérables, ce qui rend les gens réticents à les partager ouvertement. Les médias peuvent jouer un rôle dans la perpétuation des tabous en renforçant certains clichés, en dépeignant des normes idéalisées et en contribuant à la pression sociale.
5/ As-tu un.e chéri.e?
Oui
6/ Penses-tu avoir des enfants un jour ?
Oui
7/ Si tu avais un souhait à faire sur la vie affective et sexuelle des women handi, lequel serait-ce ?
Qu’on puisse aborder le sujet comme les personnes valides et que cela ne soit plus un tabou non plus dans notre société actuelle.
Le média « Petite Mu » !
1/ Et si tu nous en disais davantage sur le média Petite Mu ?
Petite Mu est le premier média qui sensibilise aux handicaps invisibles. En France, 80 % des handicaps sont invisibles. C’est plus de 9 millions de personnes. Et pourtant, on en parle peu. C’est pourquoi, avec Anaëlle Marzelière on a décidé de créer ensemble, en mai 2022, un média qui apporte un nouveau regard sur le handicap, avec de la spontanéité, de l’authenticité et de l’humour. Petite Mu donne la parole à ceux qu’on n’écoute jamais, ceux qu’on ne croit pas. Nous sensibilisons à travers des interviews, des podcasts et de la bande dessinée sur Instagram, TikTok et LinkedIn.
2/ Pourquoi avoir créé ce média ?
Quand j’ai appris ma maladie, j’ai fait plusieurs constats :
– Le 1ᵉʳ, c’est que le handicap invisible est encore très tabou et on en parle peu.
– Le 2e, c’est que quand j’en parlais autour de moi je m’en rendais compte que beaucoup de personnes étaient touchées.
– Le 3e, c’est qu’il n’y avait aucun média sur cette thématique.
3/ Que signifie Petite Mu ?
Le Mu d’immune, car j’ai une maladie auto-immune, le petite pour donner plus de légèreté et mu comme la mue d’un serpent qui signifie accepter une nouvelle vie.
4/ Quelles sont vos actions ?
On a créé le média, mais on intervient aussi en entreprise (plus de 45 cette année), via des conférences, ateliers , des planches de BD et des expos BD .
5/ Peux-tu nous en dire davantage sur votre événement du 31 mai ?
Le 31 mai 2024 sera les 2 ans de Petite Mu, l’occasion de les fêter de 14 h à minuit au Ground Control à Paris. Au programme, des talks, des tables rondes, des ateliers (musique, dessin, théâtre), des expositions, un concours d’éloquence, du stand up, des initiations au para sport et sport adapté, un DJ set .
6/ Quel est ton plus beau souvenir ?
Tous les échanges que j’ai pu avoir !
7/ Ou vois-tu la Petite Mu dans 10 ans ?
Que ce média n’existe plus, ce qui voudra dire que la société ne sera plus validiste 😉
Un grand merci à Alice de nous avoir parlé en toute franchise et de manière totalement naturelle. Nous pouvons dire « Quelle femme ! » elle réussit à associer sa vie dans l’entrepreneuriat et sa vie de femme avec une petite particularité en plus !
Vous pouvez suivre le média « Petite Mu » sur les liens ci-dessous :
Nous avons envie de finir cet article en disant :
« Si vous croisez une femme qui semble être totalement « valide » ayez toujours à l’esprit qu’il se peut que cette même nana à peut-être une petite particularité en plus ! »
Prenez soin de vous les filles !
Article écrit par : Sandrine Ciron