Hello les filles,
Dans ce nouvel article, nous allons parler de mode, mannequinat, international et handicap. Comme vous le savez, chez ParisienneJolly, la mode inclusive est très importante pour que les women handi puissent trouver leur place dans le milieu du tissu et des paillettes ! Il y a deux exemples qui nous viennent en tête…
Nous allons commencer avec l’entreprise Iulia Barton
L’entreprise Iulia Barton a été fondée en 2016 par Giulia Bartoccioni, elle travaille avec des mannequins en situation de handicap dans le secteur de la mode. Grâce à leur travail, nous pouvons voir de véritables modèles professionnels qui défilent sur les podiums internationaux.
Elle a généré des collaborations avec des sponsors et des bureaux de presse en créant des défilés de mode dans les pays les plus représentatifs de la mode. Iulia Barton a été présente dans des événements internationaux tels que la Mercedes-Benz Fashion Week à New York et la Fashion Week de Milan.
À partir de 2022, elle deviendra une marque inclusive, adaptative et respectueuse de l’environnement dans le but de promouvoir une vision de la multiplicité et des différences comme ressources précieuses, tout en combinant qualité créative et vestimentaire. Iulia Barton participe à avoir une mode inclusive et des mannequins professionnels. Un magnifique exemple à suivre !
Madeline Stuart est un mannequin unique !
Madeline Struart, originaire d’Australie, au physique magnifique, a été surnommée par la presse « le mannequin trisomique le plus célèbre au monde ». Quel magnifique exemple pour toutes les femmes voulant devenir mannequin ! Cette jeune femme talentueuse est devenue un mannequin que la presse internationale s’arrache depuis ses débuts. Madeline a longtemps lutté contre son poids et puis un jour elle a décidé de retrouver une bonne santé et de poursuivre ses rêves même les plus fous !
La mère de Madeline a créé des comptes sur les réseaux sociaux et en a profité pour publier en ligne une photo « avant et après » pour montrer les résultats de sa métamorphose. Cette fameuse photo est devenue virale très rapidement. Le nombre de suivis sur les médias sociaux de Madeline a dépassé les 100 000 et en quelques jours, la photo de Madeline a été vue plus de 6,8 millions de fois. Juste ça !
Quelques jours après, elle fait la une des journaux du monde entier avec des publications venant d’Islande, d’Allemagne, des États-Unis, d’Australie, du Mexique, de Cuba et du Royaume-Uni. Le monde était en train de relayer son histoire.
Voici quelques exemples de podiums et couvertures de mode où Madeline a fait sensation : Fashion Week de New York, à la Fashion Week de Paris, à la Fashion Week de Londres, à la Fashion Week d’Art Hearts, à la Style Fashion Week, à la Melange Fashion Week, à la Caspian Fashion, à Runway Dubai, à la Mercedes Benz Fashion Week China, à la Birmingham Fashion Week et au Sunshine Coast Fashion Festival…
Depuis, Madeleine est devenue un des grands mannequins mondiaux avec sa petite particularité en plus qui fait tout son charme !
Récemment, ParisienneJolly a fait la connaissance du « Labo Indigo », une association basée en France, en région Alsace, spécialisée dans le monde de la mode des personnes en situation de handicap.
Nous sommes ravis de vous présenter l’interview de Gabrielle et Laurie, qui souhaitent promouvoir une mode totalement inclusive !Gabrielle co-fondatrice du Labo Indigo est aujourd’hui la présidente de cette association de mode inclusive. Maman handi d’une adolescente, elle est très active, féminine avec une âme d’artiste.
Laurie, grande passionnée par l’entrepreneuriat social depuis une dizaine d’années, est une femme enthousiaste avec plein d’énergie à revendre ! Elle a une âme d’artisan aimant la fabrication de beaux objets, comme les vêtements.
L’association Labo Indigo
1/ Peux-tu nous présenter l’association Labo Indigo en quelques phrases ? Quelle est ta fonction ? (Gabrielle)
Au labo indigo, on est partis du constat que des millions de personnes en France ont des difficultés techniques pour s’habiller comme elles le souhaitent vraiment, car leur handicap, leur maladie ou leur morphologie singulière ne rentrent pas dans les “cases” de la mode. Or, nous avons envie de vivre dans un monde où chaque personne peut s’habiller en accord avec ses envies et sentir qu’elle a sa place dans l’univers de la mode.
Alors on a créé le Labo Indigo fin 2022, pour agir concrètement ! Notre association s’appuie sur la mode et le vêtement pour favoriser le bien-être, l’expression personnelle et le rayonnement des personnes en situation de handicap physique ou atteintes d’une maladie. Pour y parvenir, il faut que l’ensemble des acteurs de la mode agissent et s’engagent durablement en faveur de l’habillage et de la représentation de ces personnes.
C’est là qu’on intervient, avec nos 3 missions :
Expérimenter et créer : on organise des ateliers collaboratifs pour concevoir, créer puis tester des vêtements adaptés n’existant pas encore sur le marché du prêt-à-porter.
Transmettre et former : on propose des formations et des workshops dans les écoles préparant aux métiers de la mode et on a tout un volet de partage de contenus pédagogiques et techniques. Le but, c’est la sensibilisation et la montée en compétences des professionnels de la mode.
Représenter et valoriser : on organise des événements autour de la mode et du handicap, pour sensibiliser le grand public et les acteurs du secteur de la mode. Et on participe à des événements autour de la mode portés par d’autres acteurs, pour que les personnes en situation de handicap fassent partie des mannequins.
Et pour ma part, je suis l’un des co-fondateurs et la présidente du Labo indigo. J’ai un rôle de représentation auprès des médias, je suis garante de la vision de l’association et je motive les troupes à être ambitieuses !
2/ Quelle est ta fonction au sein de l’association ? (Laurie)
Je fais partie des 7 co-fondateurs du Labo Indigo et depuis début avril, je suis la déléguée générale de l’association. Je participe aux décisions stratégiques et je me charge de la partie opérationnelle : coordination des projets de vêtements, montage de partenariats, recherche de fonds, animation de la communauté des membres actifs…
3/ Pourquoi avoir créé une association de mode ? (Gabrielle)
La mode, c’est un moyen de représenter positivement un grand nombre de personnes en situation de handicap, dans toute leur diversité, en embrassant vraiment leur personnalité. Et l’association permet la rencontre entre plusieurs acteurs qui ne seraient peut-être pas rencontrés sans ces projets de mode qu’on mène ensemble : défilés, formation des élèves, création de vêtements…
4/ Combien de défilés avez-vous à votre actif ? (Laurie)
Pour l’instant, on en est à 2, toujours en collaboration avec d’autres acteurs du territoire, parce qu’on adore les partenariats, la co-construction !
Le tout premier défilé date d’octobre 2022 et c’était une belle histoire de rencontres et d’opportunités, comme beaucoup de projets. On a rejoint l’événement de Tutti Frutti Events, qui organise des rencontres autour de l’innovation responsable ou de la culture, avec des formats toujours très originaux et dynamiques.
L’événement s’appelait “apéro innovation #6 la mode responsable” : il y avait un pop-up store de marques locales et responsable l’après-midi puis un défilé le soir.
Yom, le créateur de Tutti Frutti Events, nous a proposé de nous associer, car on amenait l’aspect représentation des personnes en situation de handicap. Gabrielle a d’ailleurs défilé, mais aussi Onur, un jeune homme passionné de mode, qu’on a connu via un ergothérapeute. Et bien sûr, certains mannequins avaient un handicap invisible (de mémoire, je dirais 2 ou 3).
Au total, il y avait environ 35 modèles, de toutes morphologies, âges, couleurs de peau, valides ou en situation de handicap. Et c’est vraiment un principe qu’on a gardé par la suite… et qu’on gardera toujours !
Le deuxième défilé, Together in Styles, a été co-construit avec l’ISEG Strasbourg, une école de communication et de marketing digital. Pour la petite histoire, juste après le défilé avec Tutti Frutti Event, 3 étudiants de l’ISEG sont venus nous voir pour nous proposer d’organiser un défilé ensemble dans la cour de leur école. Étant donné leur motivation et la qualité des défilés déjà organisés dans leur établissement, on n’a pas beaucoup hésité… et on n’a pas regretté, c’était vraiment une expérience très forte. Pour ce défilé, on a pu mettre en lumière le travail des couturiers et couturières partenaires du labo indigo, dont une dizaine de vêtements que nous avons créés ensemble. Ce qui était intéressant, c’était que les mannequins portaient des vêtements qui reflétaient leur personnalité : on avait donc une grande variété de styles sur le podium ! After-movie du défilé
5/ Vous collaborez avec quel genre de styliste ? (Gabrielle)
Cela va dépendre de la demande et de la personnalité de la personne qui a un projet de conception ou de retouche de vêtement.
On travaille en atelier collaboratif, avec une équipe aux regards et compétences complémentaires : la personne handi, un ou deux couturiers, éventuellement un proche, un aidant, un.e auxiliaire de vie ou un.e ergothérapeute. La personne handi vient avec ses envies et le reste du groupe est force de proposition pour satisfaire cette envie. La parole et les choix de la personne handi sont vraiment entendus, ses choix sont notre boussole.
Moi, par exemple, je voulais une tenue pour assister au mariage de mon frère et je suis une femme qui aime le satin, le rock et le style “working girl”. On a donc travaillé avec Cédric et Benjamin, alias James et ViviAnn du Fermoir-de-Monsac, spécialisés dans les tenues de cérémonie. Et pour moi, il était important d’avoir un feeling avec les personnes qui allaient concevoir ma tenue.
Nos partenaires, ce sont des couturiers et couturières qui ont les mêmes valeurs que nous, qui aiment le challenge et qui ont la même volonté que nous, de construire une mode pour tous.
Leur point commun, c’est qu’ils ont envie d’apprendre, d’expérimenter, de comprendre… Certains nous ont aussi dit que ça donne un sens supplémentaire à leur métier. Mais c’est vrai que, dans leurs styles et spécialités, ils sont très variés : tailleur pour homme, as de la retouche, spécialiste des grandes tailles, et même des artistes drag !
6/ Les vêtements sont-ils adaptés pour les femmes handi ? (Laurie)
Déjà, il faut préciser de quelles femmes handi on parle, car toutes les femmes porteuses de handicap ne sont pas concernées par les difficultés d’habillement. Ce n’est pas possible de mettre tout le monde dans le même panier. Par exemple, les vêtements vont bien sur les personnes qui sont malentendantes, elles n’ont pas plus de problématiques que les autres femmes.
Mais alors, quelles femmes peuvent être concernées ?
- Les femmes qui ont des difficultés motrices ou sensorielles, souvent dues à un handicap ou à la maladie
- Les femmes qui utilisent des dispositifs (Ex : poche de stomie, cathéter, corset…) ou qui sont en fauteuil roulant.
- Les femmes qui ont une morphologie singulière : scoliose, lymphœdème, très grande taille ou l’inverse très petite taille.
Dans ces cas-là, il y a beaucoup d’envies et de besoins mal ou peu satisfaits, on le voit tous les jours au labo indigo !
7/ Quels sont les styles des vêtements portés par vos mannequins ? (Gabrielle)
On répond aux envies des personnes avec lesquelles on collabore : ça va du chic, au vintage, en passant par le bohème… C’est très vaste et il n’y a pas de style prédéfini, puisque nous ne sommes pas une marque de vêtements. Tout dépend du projet de vêtement de chacun.
8/ Quelles sont les adaptations spécifiques ? (Laurie)
Une des meilleures alliées des personnes handicapées avec lesquelles on a collaboré, c’est l’élasticité, l’aisance. Les matériaux respirants aussi. Mais ce n’est pas possible de généraliser, car tous les handicaps sont différents, même si on trouve des similarités.
9/ Quels sont les projets de Labo indigo dans les mois et années à venir ? (Gabrielle)
On a prévu un événement de mode en octobre 2024, intitulé Sublimes, co-organisé avec l’association A Corps de Soi, en partenariat avec la ville d’Ostwald et de nombreux acteurs locaux, au Point d’Eau, dans sa grande salle de spectacle et tout le hall d’entrée, qui est immense ! Il y aura un défilé, mais aussi des présentations de projets remarquables, en lien avec la mode adaptée ou encore pour célébrer la beauté de femmes en situation de handicap.
On collabore aussi avec le lycée Jean Rostand à Strasbourg et ses étudiants des filières couture et métiers de la mode, sur deux ans (2023-2025), afin d’apporter la dimension handicap dans leurs formations.
On a sorti une collection capsule de vêtements adaptés surcyclés avec StudioCreaVETIS, une entreprise d’insertion locale.
Et bien entendu, à l’avenir, on souhaite collaborer avec des entreprises de prêt-à-porter !
Une mode inclusive ?
1/ Pour toi qu’est-ce qu’une mode inclusive ? (Laurie)
C’est un terme qui me questionne beaucoup. Ce qui serait vraiment bien, c’est qu’on n’ait plus besoin de préciser “inclusive” : la mode, c’est la mode, et c’est pour tout le monde, puisque tout le monde porte des vêtements !
2/ Notre société fait-elle des efforts pour rendre la mode accessible pour tous ? (Gabrielle)
Il existe effectivement de belles avancées, mais malheureusement, elles ne sont pas assez mises en lumière et répandues : les vêtements avec les adaptations sont souvent des collections à part, ils ne font pas partie intégrante des vêtements distribués toute l’année… et souvent, ils ne sont disponibles que sur internet. Autre point d’amélioration : les styles ne sont pas encore très variés donc les vêtements et sous-vêtements avec adaptations ne sont pas toujours du goût de tous. Notre société et notre industrie de la mode, doit poursuivre ses efforts… Mais on est en bonne voie !
3/ Que penses-tu de la petite collection de sous-vêtements pour les women handi créée par Etam ? (Laurie)
Pour être honnête, je n’en avais pas connaissance. C’est la preuve que ces initiatives n’ont pas beaucoup de visibilité, comme le soulignait Gabrielle… Ce que j’ai vu, c’est qu’Etam a collaboré avec Liberare, et ça, c’est souvent une bonne idée, car ils s’apportent mutuellement des compétences et des idées.
Il y a des modèles très “confort” et quelques culottes avec de la dentelle, ce qui répond à des envies différentes. C’est intéressant le système d’ouverture à l’avant, ça répond à des problématiques. C’est un système qui vient du sportswear et c’est astucieux de l’appliquer à des sous-vêtements plus féminins, avec une touche sexy.
4/ Si on te dit Madeline Stuart, quelle est ta première pensée ? (Gabrielle)
Je ne peux qu’applaudir, elle est magnifique ❤️
J’aimerais bien voir des mannequins comme elle beaucoup plus souvent. Et qu’elles soient connues pour leur carrière et leurs compétences en mannequinat, non pas pour leur handicap.
5/ Penses-tu qu’il faudrait mettre en place des formations professionnelles pour les futurs mannequins handi ? (Laurie)
Je pense que dans toutes les formations au mannequinat, on doit prévoir le cas où la personne est porteuse de handicap, qu’il soit visible ou invisible, physique ou mental. Il faut être ingénieux, observateurs et à l’écoute, pour trouver des adaptations.
Par exemple : comment défiler en fauteuil, comment se tenir ? Et si un mannequin est malentendant, comment communiquer pendant la formation, etc.
6/ Quel serait ton rêve pour une mode totalement inclusive ? (Gabrielle)
Je rêve d’une Miss France en fauteuil, choisie parmi les autres femmes « valides », pour sa beauté et non son handicap. Je rêve de femmes handicapées qui posent en une des magazines, en lingerie ou autre, sans que le handicap soit au premier plan.
Le rêve, ce serait aussi que toutes les personnes malades ou handicapées puissent s’habiller comme elles le souhaitent vraiment, et facilement !
7/ Que penses-tu des marques qui prônent pour la maigreur ? (Laurie)
Elles sont has-been ! Et surtout très dangereuses pour la santé physique et mentale : on observe des conséquences désastreuses sur la vie de nombreuses femmes, mais aussi des hommes, à cause de ce culte de la maigreur. En soi, il n’y a rien de mal à être maigre, ou gros, ou petit, ou grand : c’est la standardisation, le problème. Le fait d’ériger des canons de beauté inatteignables entretient une haine de soi chez de nombreuses personnes. C’est hautement toxique et sans intérêt pour l’humanité.
Quand on y pense, c’est complètement absurde de vouloir des corps adaptés aux vêtements, alors qu’on a la capacité technique de moduler les coupes comme on le veut. On marche sur la tête !
Le Fashion avant tout !
1 / Que dirais-tu à une woman qui se laisse complètement aller au niveau vestimentaire, make-up et haïr ? (Gabrielle)
Alors j’ai été cette femme et moi, les questions que je lui poserais, c’est : est-ce que tu vas bien ? Est-ce que tu t’aimes ? Pourquoi penses-tu que tu n’as pas le droit de briller, toi aussi ?
Je pense que parfois les femmes en situation de handicap, surtout quand elles sont dépendantes, ne s’autorisent pas à être femmes et féminines, parce qu’elles ne sentent ni légitimes ni représentées. Ce que j’ai pu vivre et observer, c’est qu’on est obligées de censurer notre féminité parce qu’on est en situation de handicap. Les autres partent du principe que les femmes en situation de handicap sont fragiles et vulnérables. Il ne faut donc pas qu’elles attirent le regard sur elles. On leur impose donc de s’habiller pratique, d’être discrètes (surtout quand elles ont un handicap de naissance).
Et pourtant, » Le style est une manière de dire qui vous êtes sans parler. » (Pour info, c’est de Rachel Zoe, styliste américaine) »
En d’autres termes, l’apparence, c’est ce que tu dégages, ton message extérieur pour les autres, ce que tu affiches. Donc sois fidèle à toi-même, et aie conscience de l’image que tu renvoies aux autres. Les jeunes sont influencés par les réseaux et les médias, notre rôle, c’est aussi de les aider à accepter leurs corps.
Ton corps, tu n’en as qu’un, handicap ou pas, c’est important d’en prendre soin et de le respecter !
Il y a une chose qui est importante : l’hygiène ! Les dents, les cheveux, les mains, le corps…. Pas besoin d’artifices, juste une bonne hygiène corporelle et une bonne hygiène de vie : sport, activités artistiques ou associatives, la manière de te nourrir physiquement et intellectuellement et ta façon de penser… tout cela peut changer le regard qu’on pose sur toi !
L’idée, c’est que ce que tu montres et ce que tu es s’accordent le plus possible, n’oublie jamais ça !
2/ Depuis que tu as intégré Labo Indigo as-tu une autre vision de la mode ? (Laurie)
Je dirais plutôt que c’est ma vision de la mode qui a alimenté le labo indigo et les actions qu’on mène. Mais il est vrai que j’ai évolué dans ma manière de parler de mode : je ne dis plus “mode inclusive”, par exemple.
La vision s’est affinée au fil du temps et j’ai compris, grâce à Gabrielle, que le gros problème à résoudre, c’est la standardisation.
3/ As-tu des astuces à nous donner pour t’habiller, te maquiller ou te coiffer avec ta petite particularité en plus ? (Gabrielle)
Ça me fait drôle d’avoir ce genre de question…
Si tu es, comme moi, une beauté discrète et pas fan de galérer trois heures pour te maquiller, je te conseille de juste faire un nettoyage du visage, de mettre une crème hydratante, de l’anticernes, un peu de gloss et de mascara, une paire de boucles d’oreilles, avec un style casual rock : un jean et une chemise et veste de tailleur ou un pantalon.
4/ Que penserais-tu d’une Cristina Córdula en mode handi sur nos écrans ? (Laurie)
Je n’adhère pas trop au concept de version “handi” de quelqu’un, car selon moi avoir un handicap, ce n’est pas comme rajouter une option. Pour moi, il n’y a pas un original qui serait la référence, puis ses déclinaisons : handicapé, racisé, gay, etc.
Cependant, ce serait super intéressant de voir des personnes porteuses de handicap qui parlent de mode, qui ont des compétences et des connaissances dans ce domaine. Lucie Carrasco, par exemple, était styliste avant d’être chroniqueuse et voyageuse. Sandrine Ciron aussi, c’est un bon exemple 😉
L’intérêt, c’est de montrer que la mode peut être l’affaire d’une grande diversité de profils. Et le fait d’avoir un handicap, c’est une compétence en plus, ça peut permettre d’avoir les bons réflexes au niveau du design.
5/ Être fashion avant tout que cela signifie pour toi ? (Gabrielle)
Être fashion, c’est être fidèle à soi-même, savoir ce qu’on aime et ce qui nous va (colorimétrie et relooking par exemple) tout en voulant se plaire et rayonner, ce qui va attirer le regard….
Un grand merci à Gabrielle et Laurie de nous avoir fait le plaisir de répondre à nos questions sur la mode et le handicap. Il y a quelques semaines, ils ont été invités à participer au défilé du Printemps de Sophie, en pleine rue de Strasbourg ! Les mannequins Gabrielle et Qendrim ont défilé dans des tenues élégantes fournies par des créateurs et créatrices locaux. C’était sublime et le public a adoré ! On leur souhaite pleins de succès pour les prochains défilés !
Vous pouvez suivre l’association Labo Indigo sur Instagram .
La France a encore un long chemin avant d’avoir des mannequins comme Madeline défilant sur nos podiums ou faisant la couverture de nos magazines de mode. Mais chez ParisienneJolly nous voulons croire qu’un jour nous verrons des mannequins handi et valides défilant sur toutes sortes de podiums ainsi que nos marques incluant des vêtements et sous-vêtements adaptés à chaque collection. C’est grâce à des initiatives comme Labo Indigo qu’on fera évoluer les mentalités de notre société.
Prenez soin de vous les filles.
Crédit photo :
– Photo de groupe du défilé : Artprod
– Mannequin en rose ISEG Strasbourg
– photo de groupe Labo indigo
– Photos défilé Le Printemps de Sophie : jjzbl
Article écrit par Sandrine Ciron
Nos différents articles mode ci-dessous :
https://parisiennejolly.com/handicap/les-tips-de-julie/